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9 octobre 2015 5 09 /10 /octobre /2015 18:55

Mes Istamboulines : Recueil d’essais, récits et nouvelles, classés de A à Z et entièrement illustré par d’anciennes cartes postales sur la ville d’Istanbul.

Un alphabet subjectif d'Istanbul...

Mes Istamboulines, de Gisèle Durero-Koseoglu

Extrait de la préface :

Je n’écris pas seulement pour mes lecteurs et lectrices. J’écris pour les disparus, pour ceux qui ont écrit avant moi ; j’écris pour les murs et les pierres, pour la mémoire gravée dans les strates de la ville ; j’écris pour tous les écrivains d’Istanbul. J’écris pour les amoureux d’Istanbul de demain.

Quelle est donc la particularité de mon livre ?

Il est entièrement subjectif.

Il est celui d’une passionnée de littérature qui a porté soudain un regard émerveillé sur la cité légendaire dont elle avait rêvé  longtemps à travers les pages des livres et s’est alors mise en quête de ses lieux et personnages.

Celui d’une étrangère qui a quitté sa ville natale et a tenté de s’enraciner dans une autre terre, qui a dû apprendre, parfois avec difficulté, la langue et les coutumes de son pays d’adoption.

Il est celui d’une femme qui a vécu, s’est mariée, a élevé ses enfants dans une culture autre que la sienne, en tentant de s’enrichir de cette différence tout en préservant sa propre identité…

Un jour, j’ai découvert une ville qui m’émerveillait, me fascinait et parfois me chagrinait.

Il s’est établi une correspondance parfaite entre ma sensibilité profonde et cette mégapole baignant dans l’eau, pétrie de souvenirs de toutes les cultures, constituée d’une mosaïque de gens différents. C’est la ville qui m’inspire en tant qu’écrivain. Je la ressens comme « ma » ville.

Ce livre est le fruit de mes étonnements, de mes doutes et de mes bonheurs. Le miroir de l’Istanbul de Gisèle, stambouliote d’adoption.

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9 octobre 2015 5 09 /10 /octobre /2015 17:10

Dynasties de Turquie médiévale

 

Les deux romans La Sultane Mahpéri et Sultane Gurdju Soleil du Lion constituent les deux tomes de la suite romanesque « Dynasties de Turquie médiévale ».

Ils se passent au XIIIe siècle à l’époque des Seldjoukides d’Anatolie et mettent en scène deux personnages historiques célèbres,  la sultane Mahpéri, épouse du sultan Alaattin Keykubad et la sultane Gurdju, épouse de Giyaseddin Keyhusrev.

 

La Sultane Mahpéri

Nous sommes en Anatolie, au XIIIe siècle...

Après huit ans de captivité, la mort de son frère donne le pouvoir au prince impérial Alaattin Keykubad. Proclamé sultan des Seldjoukides d’Asie mineure, il épouse la princesse Destina, qui devient la sultane Mahpéri. Pour défendre son empire menacé par les attaques des princes voisins et des Mongols, Alaattin ne cesse de partir à la guerre. Esseulée, la rebelle Mahpéri entame un combat implacable pour imposer sa présence, conserver l’amour de son époux et garantir l´avenir de son fils unique, compromis par la naissance des enfants de sa rivale... C´est alors qu´entre dans sa vie l´architecte en chef du sultan, un ambitieux cynique, qui rêve secrètement de la conquérir...

 

Satin almak için

gitakitap.com/

 

Ce roman, fruit de longues années de travail, fait revivre quelques grands personnages historiques du Moyen-âge turc : Alaattin Keykubad, sultan prestigieux, infatigable bâtisseur, amoureux des arts et des lettres ; la princesse de Candélore, plus connue sous le nom de Sultane Mahpéri ; Köpek, architecte du palais de Kubad Abad ; le « Sultan des Savants », père du célèbre poète Mewlânâ…

Des héros que vous n’oublierez pas… Amour, haine, jalousie, ambition, intrigues, goût du pouvoir, les passions inassouvies conduisent à la violence et au crime...

 

La Sultane Mahpéri et Sultane Gurdju Soleil du Lion, Gisèle Durero-Koseoglu

Sultane Gurdju Soleil du Lion

A la mort de son époux, la sultane Mahpéri engage une lutte sans merci contre le redoutable vizir Köpek, pour fortifier le pouvoir de son fils, Giyaseddin. Lorsque le jeune sultan épouse la princesse géorgienne Tamara, désormais appelée Sultane Gurdju, un calme précaire s’installe. Mais d’effroyables dangers surgissent et vont précipiter l’Empire de Roum dans  le chaos : la rébellion du derviche Baba Resul, les complots, l’attaque des Mongols…

Après La Sultane Mahpéri (2004), ce deuxième tome des « Dynasties de Turquie médiévale » présente une autre héroïne inoubliable du XIIIe siècle turc, Sultane Gurdju, disciple du grand mystique Mevlânâ…

Un roman historique palpitant sur les Seldjoukides d’Anatolie…

Editions GiTa pour la Turquie et Ataturquie pour la France

La Sultane Mahpéri et Sultane Gurdju Soleil du Lion, Gisèle Durero-Koseoglu
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9 octobre 2015 5 09 /10 /octobre /2015 15:42

Gallipoli 1915, Unfulfilled Promises features a great love story set against the backdrop of The Great War (1914-1918).

Gül Nihal Şemsettin journeys from Turkey to London and back again to her family home in Çanakkale. Having studied medicine in London stands her in good stead when the whole of the Çanakkale Peninsula becomes embroiled in the struggle by the Allied Forces to take the land by force. Her suitors are from military backgrounds posted to her homeland from England and Australia as part of the enemy, sent to attack Turkey.

For a young Turkish woman to have an affair with an enemy soldier was enough to disgrace any respectable Turkish family; but that was only part of Gül’s dilemma…

Novel : Gallipoli 1915, Unfulfilled Promises, Leyla Yildirim

« My Dearest Boy,

You are all I have in this world; a treasure entrusted to me by God. Sadly however, all I can entrust with you is this letter. I am sure you will always wish that we had spent more time together and you will probably read it again and again. Undoubtedly you will wish that I was beside you but sadly, we have both been deprived of that joy, my angel….

…. I want to assure you that although I’m reluctantly being dragged away from you my heart will continue to beat with yours. Don’t forget that when you love someone, distances don’t matter and nothing is impossible….

Your adoring mother »

Translate byJohn Winston Baker, GiTa Yayinlari, Editions GiTa, Istanbul, 2015

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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 12:28

 Invitée par la professeure de l’Université de Galatasaray, Seza Yılancıoğlu, l’écrivaine algérienne Maïssa Bey a rencontré hier des étudiants ayant travaillé sur son œuvre et qui lui ont posé des questions.

Ayant eu le plaisir d’avoir été invitée à cette journée, je communique donc aux lecteurs de Maïssa Bey le contenu, non exhaustif, des notes que j’ai prises lors de son intervention, en espérant ne trahir ni ses paroles ni sa pensée...

Maïssa Bey photographiée par l'étudiante Seda Kesova

Maïssa Bey photographiée par l'étudiante Seda Kesova

Question des étudiants :

Pourquoi écrivez-vous en français ?

Maïssa Bey : Je peux répondre avec la remarque de Rachi Boudjedra, « Ce n’est pas moi qui ai choisi la langue française, c’est elle qui m’a choisi ». Aujourd’hui, cette question est de plus en plus cruciale, on vous somme de choisir  entre la langue française et la langue arabe, ce qui entraîne aussi un choix de mode de vie. Le texte « L’une et l’autre » est une réponse à ce dilemme du « il faut choisir » (soit vous êtes arabo-musulman, soit vous êtes occidental). On essaye de vous définir l’une « contre » l’autre. Je suis le produit d’une histoire douloureuse, celle de la colonisation. Je ne peux pas renier la langue française car elle fait partie de mon identité. On s’enrichit de tout ce qui nous constitue.

Est-ce que le livre « L’une et l’autre » n’est pas une sorte de manifeste ?

D’une certaine façon « oui », car, quand on est en position d’accusé, on essaye de se défendre. On se sent obligé de se justifier, en attitude de défense, et on adopte même un ton de plaidoirie. On se définit souvent par exclusion et comparaison, ce qui n’a pas de raison d’être car on sent que cohabitent en nous deux mondes. Pourquoi seraient-ils opposés ?

Mes parents étaient, pour leur époque, différents de leur milieu : du côté arabe, je suis une descendante de paysans illettrés. Mais mon père était allé à l’école coloniale française et était devenu instituteur, ce qui, à cette époque, constituait une exception  (car 98% de ceux que l’on appelait les « indigènes » étaient illettrés). Quant à ma mère, elle était aussi une exception ; fille d’un cadi, elle était allée à l’école jusqu’à quatorze ans et donc savait lire, écrire et parler français.

Dans mon enfance, la cohabitation entre les deux mondes français et arabe était harmonieuse. Mais il m’a fallu ensuite intégrer le fait que j’étais différente ; à l’école, où j’étais la « première de la classe », on essayait de me faire comprendre que je n’avais pas le même statut que mes copines, qui, elles, portaient des noms français. Elles étaient françaises et donc appartenaient à une sorte de « race supérieure ». Cette différence était inacceptable pour moi.

Les étudiants en train d'écouter Maïssa Bey ; au deuxième rang à droite, Marie-Françoise Chitour, de l'Université de Galatasaray, et moi... (photo de Seda Kesova)

Les étudiants en train d'écouter Maïssa Bey ; au deuxième rang à droite, Marie-Françoise Chitour, de l'Université de Galatasaray, et moi... (photo de Seda Kesova)

Au sujet du livre « Entendez-vous dans nos montagnes »

Le titre du livre est issu d’un mélange entre un vers de La Marseillaise et un vers d’un chant patriotique algérien.

Au départ, ce livre n’était pas destiné à être publié car il contenait beaucoup de références à la mort de mon père. Or, je n’avais pas le courage d’affronter l’évocation de la scène de torture. Pour moi, c’était une sorte de « scène fondatrice » et je l’avais laissée dans « la chambre noire ». Par exemple, on m’avait offert le livre de Henri Alleg, « La Question », mais j’ai mis des années avant de pouvoir le lire. De toute façon, je ne décris pas les scènes  de torture.

J’avais commencé à écrire ce livre à la première personne, mais ce « je » m’impliquait trop. La liberté donnée par la fiction m’a permis d’avancer. Pour la publication, c’est mon éditrice qui a insisté pour que le texte soit édité.

Il y a parfois des lecteurs qui viennent me dire « J’ai fait mon service militaire en Algérie ». Cela m’a toujours causé un choc. Il y a toujours quelque chose qui se passe entre ce lecteur et moi. Plein de non-dits et de silences. C’est à partir de ces éléments que j’ai écrit ce texte. 

Photo-souvenir de cette belle journée... (photo Seda Kesova)

Photo-souvenir de cette belle journée... (photo Seda Kesova)

Au sujet de Pierre Sang papier ou Cendre

Les circonstances de l’écriture du livre ?

En 2005 a failli être votée en France une loi sur « les bienfaits de la colonisation ». De nombreux historiens français se sont dressés contre ce projet, qui a finalement été abrogé par Jacques Chirac. C’est le metteur en scène Jean-Marie Lejude qui m’a demandé d’écrire sur ce sujet en me disant : « Si tu écris ce texte, je le monte au théâtre ». J’ai mis deux ans à l’écrire, il fallait aussi revoir les circonstances historiques. Et il a été mis en scène au théâtre.

Le titre ?

Il s’agit d’un vers du fameux poème de Paul Eluard, « Liberté », écrit en 1942, pendant l’Occupation en France ; il y avait de ma part la volonté de comparer deux occupations ; vivre sous une occupation est insupportable.

Le personnage de « Madame Lafrance »

Il s’agit de la personnification d’un concept, « Madame la France » étant une expression employée en Algérie...

Que signifie la Méditerranée pour vous aujourd’hui ?

Elle fut un lieu de rencontre mais aujourd’hui, elle est un lieu de séparation, un mur plutôt qu’un lieu de réunion à cause de tous les migrants qui y perdent la vie ; elle se situe dans le prolongement de tous les murs que l’on a élevés au XX et XXI siècles. Elle est même devenue un cimetière.

Au sujet d’Assia Djebar

La lecture de son œuvre fut pour moi la véritable découverte. J’avais 13 ou 14 ans quand je l’ai lue pour la première fois. Quand on fait partie d’une famille traditionnelle où il est même interdit de prononcer le mot « amour », on ne peut qu’admirer cette femme qui « disait des choses », qui s’exprimait sur des sujets tabous. On en parlait dans les livres écrits par des Occidentaux mais le fait que ce soit une femme arabe qui écrive avec cette liberté était très important.

Au sujet de Camus…

Paradoxalement, ces grands auteurs m’auraient plutôt éloignée de l’écriture car ils étaient trop « grands » ; ils ont constitué un frein. Quand on lit les premières pages de Noces à Tipisa de Camus, on se dit qu’on ne pourra jamais plus rien ajouter après ça. Je me disais que Camus avait parlé de ce pays le mieux possible. Il s’est trompé dans ses idées mais il est allé jusqu’au bout de ses convictions et pour cela, on peut lui rendre hommage.

Vous avez écrit des poèmes ?

Si je devais définir mon amour de la littérature, je mettrais la poésie en haut. C’est grâce à mon professeur de français que j’ai découvert la poésie, Baudelaire, Rimbaud, Eluard. Quand on a des références pareilles, on ne peut plus écrire de poésie ; j’ai une trop grande admiration pour eux et cela me place en retrait ; j’écris des poèmes mais surtout pour moi. Mon mode d’expression est le roman.

Maïssa Bey, quel écrivain êtes-vous ?

J’ai commencé à écrire assez tard, à l’époque du terrorisme ; c’est l’écriture qui m’a sauvée. Je savais que je devais écrire pour mon père mais il fallait d’abord tracer un chemin d’écriture.

Je pense que le mot « écrivain » se suffit à lui-même. Je peux employer pour me définir le mot arabe « khatiba », celle qui écrit. Je n’ai pas écrit en tant que femme algérienne, féministe ; il se trouve que je suis une femme mais je n’avais pas a priori la volonté de ne parler que des femmes ; je veux surtout exprimer mon rapport au monde.

Votre nouveau roman, « Hizya »

Il va d’abord sortir en Algérie puis en France lors de la rentrée littéraire. Le point de départ est un poème populaire algérien de la fin du XIXe siècle : une très belle jeune fille est amoureuse de son cousin mais, les prétendants affluant, on veut la contraindre à se marier avec un homme très riche… Ce poème est un symbole de la culture algérienne. J’ai imaginé, dans mon roman, la vie d’une Hizya du XXI e siècle… 

Istanbul : l’écrivaine Maïssa Bey à l’Université de Galatasaray

Toutes nos félicitations et notre admiration à Maïssa Bey pour son œuvre ; nous attendons avec impatience la sortie du roman « Hizya »… Sur cette photo réalisée par l'étudiante Seda Kesova, Seza Yılancıoğlu et moi, avec Maïssa Bey...

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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 15:18
« Une impression étrange dans ma tête », le nouveau roman d’Orhan Pamuk

L’événement littéraire du mois de décembre en Turquie est la sortie du nouveau roman d’Orhan Pamuk, grand romancier turc, lauréat du  Prix Nobel de littérature en 2006.

L’événement littéraire du mois de décembre en Turquie est la sortie du nouveau roman d’Orhan Pamuk, grand romancier turc, lauréat du  Prix Nobel de littérature en 2006.

Le titre en turc est, Kafamda bir tuhaflık, ce que l’on peut traduire par :

 

Une impression étrange dans ma tête

Une impression bizarre dans ma tête

Quelque chose d’étrange dans ma tête

Une chose étrange dans ma tête

Une étrangeté dans ma tête

 

Il me semble que les quatre premiers sont les meilleurs pour rendre au plus juste ce que dit le turc, le dernier passant mal en français. On verra quel titre choisira la maison Gallimard, qui édite en français les œuvres d’Orhan Pamuk.

L’autre événement était la séance de  dédicace organisée dans la librairie Yapi Kredi, à Istiklal Caddesi, par l’éditeur de Pamuk, les Editions Yapi Kredi ; événement, car Orhan Pamuk ne fait presque jamais de dédicaces en Turquie.

Photo du Journal Hurriyet

Photo du Journal Hurriyet

La séance était prévue à 14H30 mais dès 13H, des files d’admirateurs s’étaient formées devant la librairie pour faire dédicacer le livre.

Photo copiée sur le site du Journal Hurriyet

Photo copiée sur le site du Journal Hurriyet

Combien de livres Orhan Pamuk a-t-il dédicacé en l’espace de deux ou trois heures ? Autant qu’il est possible d’en signer à la chaîne… Il y avait tellement de monde qu’il avait émis le souhait que ses lecteurs ne lui demandent pas d’écrire leur prénom…

En ce qui me concerne, j’aurais bien voulu le photographier en train de dédicacer le livre mais c’était impossible, vu la foule… C'est pour cela que j’ai pris les photos du journal Hurriyet…. 

 

Le roman raconte l’histoire de Mevlut, un vendeur de « boza », cette boisson turque confectionnée à base de céréales fermentées ; plus généralement, il met en scène les habitants d'Istanbul entre 1969 et aujourd'hui…

Je vous en dirai plus lorsque que je l’aurai lu...

Affiche d'annonce de la dédicace d'Orhan Pamuk

Affiche d'annonce de la dédicace d'Orhan Pamuk

« Une impression étrange dans ma tête », le nouveau roman d’Orhan Pamuk

Mine Sarikaya, des Editions GiTa, avec le livre dédicacé d'Orhan Pamuk...

« Une impression étrange dans ma tête », le nouveau roman d’Orhan Pamuk

J'emporte aussi mes deux livres dédicacés ; bon, dès ce soir, je commence ma lecture... en turc !

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 19:46
Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik

Sur l'île de Burgaz se dresse le romantique chalet du célèbre auteur turc, Sait Faik Abasiyanik. Il était à l’honneur aujourd’hui car on remettait à Burgaz le "prix Sait Faik de la nouvelle".​

Le port de Burgaz

Le port de Burgaz

La maison de Sait Faik, convertie en musée

La maison de Sait Faik, convertie en musée

Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik
La chambre bureau de Sait Faik

La chambre bureau de Sait Faik

Sa salle à manger

Sa salle à manger

La vue de la maison de Sait Faik

La vue de la maison de Sait Faik

Les accessoires de pêche de Sait Faik

Les accessoires de pêche de Sait Faik

Dans la bibliothèque de Sait Faik, de nombreux livres en français ; il traduit Gide, dont il dit : « C’est l’écrivain qui m’a habitué à moi-même. »

Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik
Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik

Son nécessaire d'écriture et ses manuscrits...

Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik
La vue depuis l’une des fenêtres de Sait Faik

La vue depuis l’une des fenêtres de Sait Faik

Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik
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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 13:18

Il est certain qu’Orhan Pamuk n’était pas venu donner des recettes mais plutôt faire part de es impressions sur le sujet et aussi de son expérience, puisqu’il a expliqué qu’après avoir passé toute la première partie de sa vie à écrire, il a commencé, il y a huit ans, à donner des cours de littérature à l’Université de Columbia.  

Photo copiée sur le site du Lycée Sainte-Pulchérie

Photo copiée sur le site du Lycée Sainte-Pulchérie

Je vous livre donc quelques unes des notes que j’ai pu prendre lors de son intervention en turc, il ne s’agit pas d’une traduction exhaustive mot à mot mais plutôt d’un résumé des idées qu’il a exposées.

Sur les professeurs

« Je vais parler du fond du cœur. Il y a des professeurs qui influencent une dizaine de classes, c’est ce que j’espère être lorsque  j’exerce le métier de professeur. »

Orhan Pamuk explique que, depuis huit ans, à Columbia, il fait ses cours avec les livres qu’il aime. Il fait beaucoup de préparations et tente de faire partager ce qu’il a éprouvé. Selon lui, le professeur doit parler d’un livre qu’il aime et a lu plusieurs fois.

La littérature ne doit jamais être employée comme un moyen de sélection pour séparer les bons des mauvais élèves.  C’est trop souvent le cas, on donne un livre à lire et celui qui ne l’a pas lu va échouer ou redoubler. De plus, on a souvent le tort de dérouler l’histoire de la littérature depuis le début et quand on arrive vers la fin de l’année scolaire, on n’a plus de temps de lire les modernes, le semestre est fini. On peut très bien commencer par Sait Faik Abasiyanik pour éveiller le plaisir de la littérature. Orhan Pamuk précise qu’aucun professeur ne lui a donné le goût de la littérature.

Orhan Pamuk ne croit pas que le goût de lire soit  vraiment en baisse. Il précise que lorsque la télévision est sortie, on a prophétisé la mort du livre ; pourtant, il y a encore des gens qui lisent. Selon lui, rien n’a vraiment changé ; il y a toujours eu des personnes qui aimaient lire et d’autres pas. Dans n’importe quelle classe, il y a toujours au moins trois élèves qui aiment les livres ; si le professeur arrive à faire passer son amour de la littérature, ce chiffre peut monter jusqu’à treize. Il ne faut pas se fâcher si un élève jette le livre ; il y aura toujours des lecteurs, n’y en ait-il que deux ou trois sur cinquante.

Pour faire lire, il faut susciter chez l’élève l’envie du livre (kitap ozlemi)

Ce qui fait lire

Ce qui nous motive au départ, c’est l’envie ; de même que vous pouvez très bien ne pas vous intéresser à une fille et soudain tomber amoureux d’elle parce qu’un autre homme l’admire. On lit par envie du livre.

Il raconte aussi que, lorsqu’il était enfant, son père, grand lecteur, l’appelait parfois pour lui lire une phrase qu’il avait aimée ; par la magie de ces phrases, il comprenait alors que la vie serait plus intéressante et plus profonde avec les livres ; cela lui apprenait que la vie vaudrait d’être vécue s’il y avait des symboles, des dessins, des phrases pour ne pas sombrer dans la monotonie.

Ce qui fait écrire

Grand lecteur de Flaubert, Orhan Pamuk définit la passion de l’écriture avec des mots rappelant ceux de « l’Ermite de Croisset » :

Etre là et en même temps, avoir l’impression qu’on n’est pas exactement à sa place. Sentir qu’on ne correspond pas exactement à l’endroit où l’on est. Dehors, il y a le monde mais il y a aussi une sorte de tourment (en turc : huzursuzluk) dans votre tête.

L’art et la littérature sont le signe d’une mésentente avec le monde dans lequel on vit.

C’est comme si on était assis sur une épine ; la littérature travaille sur cette épine.

Pour qui écrit-il ?

Il écrit pour  un lecteur idéal qui correspondrait au jeune qu’il a été, révolté, qui ne sait pas exactement ce qu’il veut faire mais qui a aussi faim de sens et d’art. Il précise que pour lui, il est important qu’un jeune d’aujourd’hui, avec ses interrogations et ses états d’âme, lise ses livres.

Qu’est-ce qu’un livre ?

Il existe des romanciers qui écrivent d’une traite, qui ne se posent pas trop de questions, et d’autres qui accomplissent de longs travaux. Il y a donc les « naïfs », les inspirés, comme Schiller et il y a aussi les « tourmentés » (ou calculateur, « hesapli » en turc), ceux qui sont dévorés par le doute et qui prennent du recul, repassent, réécrivent. Un romancier doit être en même temps naïf et calculateur.

Le livre doit-il correspondre à son époque ? Bien sûr, on peut se révolter contre une situation politique mais les colères politiques sont toujours les mêmes. Kafka est devenu célèbre uniquement en raison de la transcription de son monde intérieur.

Un roman, ce n’est pas seulement une anecdote, une histoire. C’est surtout une façon de raconter. Il y a des écrivains qu’on ne lit que pour leur style, quel que soit leur sujet.

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 19:39

Le trente-deuxième Salon du livre d’Istanbul ouvre ses portes demain à Beylikdüzü.

Gisèle Durero-Koseoglu au Salon du livre d'Istanbul : 2-10 novembre 2013

J’y dédicacerai mes livres samedi 2 et dimanche 3 novembre, samedi 9 et dimanche 10 novembre, de 13h à 17h.

Gisèle Durero-Koseoglu au Salon du livre d'Istanbul : 2-10 novembre 2013

En espérant de tout cœur rencontrer beaucoup de mes lecteurs et lectrices…

Gisèle Durero-Koseoglu au Salon du livre d'Istanbul : 2-10 novembre 2013
L'écrivain Mustafa Samsumlu, La directrice littéraire Mine Sarikaya et moi...

L'écrivain Mustafa Samsumlu, La directrice littéraire Mine Sarikaya et moi...

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 06:38

C’est le 29 octobre 1783 que s’éteint Jean le Rond D’Alembert, un des phares du XVIII e siècle.

Mais qui était donc ce petit génie, trop souvent réduit à son « théorème » et sa « martingale », ou escamoté par les livres de littérature qui ne retiennent de lui que le Discours préliminaire de l’Encyclopédie ?

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...

Un enfant trouvé

Fils adultérin que la belle et célèbre Claudine de Tencin a eu avec le chevalier Destouches, il est abandonné sur les marches de la chapelle Saint-Jean le Rond, d’où son nom…

Retrouvé par son père, qui assurera son éducation, il est confié à une mère adoptive, Madame Rousseau, chez laquelle il vivra presque toute sa vie.

La bosse des maths

Un de ses distractions consiste à rechercher les erreurs dans les livres de maths de son époque. C’est le sujet du premier travail qu’il présente à l’Académie des sciences l’année de ses 22 ans. Et il publie son Traité de Dynamique à 26 ans !

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...

D’Alembert devient homme de lettres

Diderot le mobilise pour l’Encyclopédie, à laquelle il se consacre pendant cinq ans et dont il rédigera le Discours préliminaire. Mais en 1759, découragé par les persécutions, D’Alembert abandonne l’entreprise, au grand dam de Diderot.

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...

Le grand amour avec Julie de Lespinasse

D’Alembert, qui fréquente les Salons, y rencontre en 1747, Julie de Lespinasse, célèbre salonnière, lectrice de Madame du Deffand et elle-même fille illégitime d’une grande dame. Le salon de Julie, crée en 1764 et immortalisé par le Rêve de d’Alembert, de Diderot, sera surnommé le « laboratoire de l’Encyclopédie ». Ce n’est cependant qu’en 1765 que D’Alembert a le courage de quitter Maman pour essayer de vivre avec Julie ! Mais l'égérie des philosophes va s’éprendre successivement de deux autres hommes, et, déçue, mourra à 43 ans en 1776.

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...

Les œuvres littéraires de D’Alembert

Assez méconnues, la plupart des œuvres littéraires de D’Alembert sont tombées aux oubliettes et ne sont même pas rééditées ! Les amateurs pourront lire sur Internet son délicieux Dialogue entre Descartes et Christine de Suède aux Champs Élysées, écrit en 1787.

Ah ! Jean le Rond, aussi doué pour la littérature que pour les maths !

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 14:24

"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?", demandait Lamartine.

C’est la réponse à cette question que l’on peut rechercher dans un des lieux les plus insolites du quartier des antiquaires et brocanteurs à Çukurcuma, le fameux Musée de l’Innocence, crée l’an dernier par l’écrivain Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature en 2006.

Orhan Pamuk dans son musée, crédit photo Internet

Orhan Pamuk dans son musée, crédit photo Internet

Dans cette ancienne maison typique de l'endroit, Orhan Pamuk a réuni une immense collection d’objets des années 1960 à 1980 environ.

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

L’originalité de ce musée ? Il constitue la face matérielle du roman Le Musée de l’innocence, une histoire d’amour déjantée et géniale, où le narrateur collectionne tous les objets ayant appartenu à l’univers de la femme qu’il aime….

Jusqu’aux 4213 mégots des cigarettes qu’elle a fumées, illustrés chacun par une phrase du roman et exposés au rez-de-chaussée dans une monumentale vitrine.

Les 83 vitrines du musée portent le nom de chacun des 83 chapitres du livre et contiennent des objets dont on parle dans le passage concerné.

Couverture du roman en turc

Couverture du roman en turc

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

"J'ai écrit le roman tout en collectionnant les objets que je décris dans le livre… Le musée n'est pas une illustration du roman, et le roman n'est pas une explication du musée, tous deux sont intimement liés". (Orhan Pamuk)

Quelles sont donc les vitrines qui m’ont le plus intéressé dans cet univers proustien ou plutôt « pamukien » ?

Vitrine 2 : « La boutique Şanzelize », contenant un sac de femme portant l’inscription « Jenny Colon » (on ne peut s’empêcher de penser à la Jenny Colon de Gérard de Nerval… ), une ceinture et une chaussure jaune d’or. Dans le roman, le narrateur entre dans la boutique et demande à acheter le « sac à main Jenny Colon couleur crème ». Puis, il découvre celle dont il va tomber amoureux, Füsun, qui porte une « chaussure jaune à talon »…

Vitrine 9 : « F », qui expose des objets disparates comme un vieux transistor, des réveils, une flûte, coincés par des boulons sous les ressorts de métal d’un lit en fer… Ces choses représenteraient-elles l’impossibilité de comprendre la femme aimée ou d’être compris par elle ?

Vitrine 16 : « Jalousie », qui explique en turc « Les emplacements du chagrin d’amour dans le corps humain » et qui montre un mannequin de femme aux entrailles ouvertes et au cœur brisé, de façon à établir un lien entre la souffrance amoureuse et certains endroits du corps.

Photo que j'ai scannée sur le livre

Photo que j'ai scannée sur le livre

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

Vitrine 29 : « Il ne se passe plus une minute sans que je pense à elle », qui comporte une étrange machine que je n’ai pas pu identifier mais dont la forme mystérieuse s’accorde parfaitement aux affres du chagrin d’amour.

Vitrine 32 : « Ombres et fantômes de Füsun », qui réunit une multitude d’anciennes photos sur lesquelles on distingue une silhouette de femme qu’à chaque fois, le narrateur a pris de loin pour la femme aimée...

Vitrine 42 : « Mélancolie d’automne », qui présente, sur fond de promenade en barque sur le Bosphore, un yali, des verres de raki, un vieux radiateur électrique, des robinets anciens et évoque la nostalgie de l’ancien Istanbul…

Vitrine 53 : « La bouderie et la souffrance d’un cœur brisé ne sont d’aucune utilité à personne », qui présente un cœur coupé en deux dont le sang est symbolisé par un ruban rouge.

Vitrine 54 : « Le temps », qui nous explique que « le bonheur ne consiste qu’à être près de la personne qu’on aime »

Vitrine 64 : « Incendie sur le Bosphore », qui nous fait imaginer des gens attablés en train de manger au bord de l’eau et qui soudain, assistent, surpris, à l’incendie d’un yali qui brûle au loin…

A la fin, plusieurs vitrines contenant des rideaux rouges d’anciens théâtres et cinémas commémorent le souvenir de lieux disparus de Beyoğlu…

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

"Le but de la littérature et de l’art est de rendre inhabituelles et étranges les choses les plus familières." (Orhan Pamuk)

Ps : J’ai utilisé pour les citations l’édition française du roman Le Musée de l’Innocence, Gallimard, traduction de Valérie Gay-Aksoy

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

Pour moi, fanatique de maisons d’écrivains et autres lieux de littérature, ce musée, carte de Tendre des objets ou promenade dans la géographie du cœur d’un créateur, me touche par son “surréalisme raisonné”.

Il fait désormais partie des grandes étapes littéraires de la ville d’Istanbul…

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  • : Gisèle Durero-Koseoglu, écrivaine d’Istanbul
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  • La Trilogie d'Istanbul : Fenêtres d’Istanbul, Grimoire d’Istanbul, Secrets d’Istanbul. La Sultane Mahpéri, Mes Istamboulines, Janus Istanbul (avec Erol Köseoglu), Sultane Gurdju Soleil du Lion.
Contributions : Un roman turc de Claude Farrère, Le Jardin fermé, Un Drame à Constantinople...
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Livres de Gisèle Durero-Köseoglu

2003 : La Trilogie d’Istanbul I,  Fenêtres d’Istanbul.

2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.

2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.

2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.

2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.

2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.

2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère,  L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.

2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.

 

 

 

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