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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 15:47

Une première en Turquie : pour la commémoration du 24 avril 1915, une cérémonie du souvenir a été organisée dans l'Eglise Meryem Ana du Patriarcat arménien de Kumkapi ; le ministre Volkan Bozkir représentait le gouvernement et un message du président Erdogan, envoyé en arménien, y a  été lu, dont voici un petit extrait :  " Je veux redire encore une fois que nous connaissons les tragédies vécues dans le passé par le peuple arménien et que nous en partageons la douleur avec sincérité. Et je veux que vous sachiez que les portes de notre coeur seront ouvertes à jamais aux descendants, venus de tous les pays, des Arméniens de l'Empire ottoman".

 

Photo Hurriyet

Photo Hurriyet

Photo radikal
Photo radikal

Le soir du 22 avril a eu lieu, au Palais des Congrès d'Istanbul, un grand concert intitulé "In memoriam 24 avril", en souvenir des intellectuels arméniens morts en 1915.

Le célèbre chanteur Livaneli au concert "In memoriam" (photo Radikal)

Le célèbre chanteur Livaneli au concert "In memoriam" (photo Radikal)

A Taksim, comme dans de nombreuses autres villes de Turquie, ont eu lieu des rassemblements de commémoration.

Istanbul le 24 avril 2015
Istanbul le 24 avril 2015

Le journal arménien Agos a consacré tout son numéro d'aujourd'hui à la mémoire des Arméniens de Turquie.

Je terminerai pas ces deux photos d'Arméniens d'Istanbul fin XIXe ou début XXe :

Un couple de mariés...

Un couple de mariés...

Ma photo préférée, celle de Nazareth...

Ma photo préférée, celle de Nazareth...

Istanbul le 24 avril 2015
Istanbul le 24 avril 2015
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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 14:28
Traduction de la déclaration d’Aram Ateşyan, Patriarche des Arméniens de Turquie, le 1er mai 2014

Suite à la déclaration du premier ministre turc le 24 avril 2014 sur le problème arménien, le patriarche des Arméniens de Turquie, Aram Ateşyan, a rencontré durant une heure et demie, jeudi 1er mai, le premier ministre et a donné, à l’issue de la rencontre, une conférence de presse.

Comme les journaux français ou journaux n’ont publié que des passages de ses propos, j’ai effectué la traduction de sa déclaration presque complète ( à quelques phrases près dont je n’aurais pas eu connaissance…) Bon, je rappelle que je ne suis pas un traducteur professionnel et que, comme pour la déclaration d’Erdogan du 24 avril, j’ai essayé de traduire au plus juste.

Dans les deux cas, mon but est le même, transmettre l'information.

« Personne ne peut nier que beaucoup de douleurs n’aient été vécues sur ces terres, personne ne peut nier que des dizaines de milliers de familles aient perdu leurs enfants, leurs mères, leurs pères et leurs frères. »

« Personne ne peut nier que ces terres, en particulier en Anatolie, n’aient été ensanglantées. Tout cela, toutes ces souffrances,  se sont passées dans ce pays. Maintenant, il y a un cadavre, il a commencé à puer  de façon démesurée et tout le monde en est dérangé. Il faut désormais que ce cadavre disparaisse. L’odeur s’est répandue partout, elle gêne tout le monde. Il faut que deux peuples se rapprochent. Quelle que soit la façon dont on prie pour lui,  il faut désormais que nous enterrions ce cadavre avant qu’il ne pourrisse. »

« Lorsque son Arche s’est échouée sur le Mont Ararat, le patriarche Noé a envoyé un corbeau pour qu’il lui rapporte des nouvelles mais ce dernier n’est pas revenu. Ensuite, il a envoyé une colombe blanche et en peu de temps, elle est revenue avec un rameau d’olivier. Elle essayait de dire que les environs étaient calmes, que les environs étaient sereins et pacifiques. Aujourd’hui,  il faut cesser de faire comme si de rien n’était comme ce corbeau, ou de se mettre des œillères pour faire semblant de ne pas entendre les paroles écrites et parlées, ou de jouer aux « trois petits singes ». 

« Notre premier ministre, innovant comme toujours, a été le premier à partager la douleur des Arméniens le 24 avril. Comme Noé a envoyé une colombe, il a tendu un rameau d’olivier. Nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas voir cela. Le rameau d’olivier est un symbole de paix. Nous ne voulons pas que ce rameau ne dessèche, nous voulons le planter pour qu’il donne des fruits. Pour que cela se produise, il faut l’aide de tout le monde. Deux peuples ont vécu pendant des siècles imbriqués l’un dans l’autre fraternellement et c’est de cette période que nous avons la nostalgie. Notre appel est le suivant : les deux parties, rencontrez-vous et jetez les bases du pont de l’amitié et de la paix. Que les deux côtés établissent chacun les fondations de leur pont sur des bases solides. Comme je l’ai déjà dit, ce cadavre doit disparaître, son odeur qui s’est répandue de toutes parts, dérange tout le monde. » 

« Je suis persuadé que le premier pas effectué par le premier ministre a été accueilli favorablement par la majorité de notre communauté. En tant que Patriarche, nous l’apprécions. Venez, donnez-vous la main,  afin d’apporter votre contribution à la construction de ce pont. C’est avec cette intention que j’ai rendu visite au premier ministre. »

Au sujet des fondations et bâtiments arméniens :

"Actuellement, il y a des bâtiments que nous réclamons, des problèmes qu’il faut résoudre en tribunal, des procès, il faut encore du temps, nous sommes convaincus que tout cela sera résolu avec le temps ou du moins que la plupart des ces problèmes trouveront leur solution.

C’est avec cet espoir et cette satisfaction que nous avons pris congé du premier ministre. S’il faut faire des sacrifices pour établir l’amitié, les deux côtés feront des sacrifices. Ce qui va se passer, je l’ignore. Si vous voulez être amis, il ne suffit pas de dire « je t’aime » à l’autre. L’amour demande des efforts. Les deux côtés feront des sacrifices pour édifier le pont de l’amitié."

Texte original en turc :

« Kimse inkar edemez ki bu topraklarda acılar yaşanmadı, kimse söyleyemez ki on binlerce aileler evlatlarını annelerini, babalarını, kardeşlerini kaybetmedi. 

Kimse diyemez ki bu toprakların, özellikle Anadolu toprakları kana doymadı. Bütün bunlar bu ülkede yaşandı, acılar yaşandı. Şimdi ortada bir ceset var ve aşırı kokmaya başladı ve herkes bu kokudan rahatsız. Bu cesedin kalkması lazım artık. Koku her tarafa yayıldı, herkesi rahatsız etmektedir." İki toplum yanyana gelmesi lazım. Ne şeklide dua edecekse etsin ancak bu cesedin çürümeden, kurtlanmaya başlamadan gömülmesi lazım. 

Nuh Peygamber'in gemisi Ağrı Dağı'nın tepesine oturduğunda Peygamber bir karga gönderdi. Civardan haber getirmesi için ama gidip gelmedi. Daha sonra beyaz bir güvercin gönderdi ve kısa sürede güvercin ağzında bir zeytin dalıyla döndü. Etraf huzur içinde oldu, etrafın huzur ve sükunet içinde olduğunu belirtmeye çalıştı. Bugün artık o gönderilen karga gibi vurdumduymaz olmak veyahut at gözlüğü "kullanıp etrafta konuşulan, yazılan, söylenen sözleri duymazlıktan gelmek veyahut üç maymunu oynamak ortadan kalkması lazım. 

Sayın Başbakanımız her zaman ilklere imza attığı gibi bu sefer de ilk kez bir Başbakan 24 Nisan’da Ermenilerin acısını paylaştı. Peygamberin gönderdiği güvercin gibi zeytin dalı uzattı. Biz bunu görmemezlikten gelemeyiz. Bu barış sembolüdür, zeytin dalı. Bu dalın kurumasını istemiyoruz, onu dikip meyve vermesini istiyoruz artık. Bunun da oluşması için herkesin desteğine ihtiyacı var. İki toplum asırlarca iç içe kardeşçe yaşadılar ve bugün o günleri özlüyoruz. Çağrımız iki tarafa, yan yana gelin dostluk ve barış köprüsünün temellerini atın. İki taraf da kendi köprüsünün ayaklarını sağlam temeller üzerine koysunlar. Dediğim gibi bu cesedin kalkması lazım artık. Koku her tarafa yayıldı, herkesi rahatsız etmektedir.

Halen talep ettiğimiz emlaklar var, hala mahkemede çözülmesi gereken sorunlar, davalar var, ama bütün bunlar zamana ihtiyaç duyuyor, zaman içinde bütün bunların çözüleceğine, en azından çoğunluğunun çözüme kavuşacağına inanıyoruz. Bu umutla biz, mutlulukla Sayın Başbakanımızdan ayrılıyoruz. Dostluk kurmak için neler feda etmek gerekiyorsa, iki taraf da fedakarlık yapacak. Neler olacağını ben bilemem. Dost olmak istiyorsanız karşıdakine sadece 'seni seviyorum' değil... O sevgi değildir, sevgi fedakarlık getirir. İki taraftan da fedakarlık yapacaklar ki dostluk köprüsü kurulsun.

Traduction de la déclaration d’Aram Ateşyan, Patriarche des Arméniens de Turquie, le 1er mai 2014
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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 00:54

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan ayant effectué une déclaration sur la question arménienne, en voici la traduction ; certes, je ne suis pas une traductrice professionnelle mais j'ai essayé de rendre le texte turc au plus juste. Cet article est publié dans un but d'information car les journaux ne donnent souvent que des extraits des communiqués en turc.

Ajout du 25 : j'ai, en fait, effectué une traduction inutile car je me suis rendue compte ce matin que le texte avait été publié par le premier ministre le 23 avril en plusieurs langues, dont le français...

Déclaration de Monsieur Erdogan :

 

"La date du 24 avril, qui revêt une grande importance pour nos concitoyens arméniens et pour tous les Arméniens du monde  offre l’occasion de partager librement des pensées liées à cette question historique." 

"Il est indéniable que les dernières années de l’Empire ottoman ont constitué une période de souffrance pour tous les habitants de l’Empire, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse, Turcs, Kurdes, Arabes, Arméniens ou autres."

Une attitude humaniste et consciencieuse oblige à  considérér toutes les souffrances vécues durant cette période  par tous les groupes ethniques ou religieux. 

"Naturellement, il ne sert à rien pour ceux qui ont souffert, d’établir des hiérarchies entre les souffrances, de les comparer ou de les mettre en rivalité.

Comme le disaient nos ancêtres, "le feu brûle là où il tombe".

"C’est un devoir humain que de se souvenir, de commémorer et de partager les souffrances qui ont été celles des Arméniens au même titre que celles de tous les citoyens de l’Empire ottoman."

"Le fait d’exprimer des interprétations différentes sur les événements de 1915 et d’exprimer librement ses idées, dans une perspective pluraliste, est une nécessité dans une culture démocratique et moderne."

"Il se peut qu’il y en ait qui, regrettant cette liberté d’expression en Turquie, en profitent pour proférer des idées ou allégations accusatrices, blessantes voire provocatrices."

"Pourtant, s’il est possible de mieux comprendre les dimensions juridiques des questions historiques, de transformer à nouveau les rancoeurs en amitié, il est naturel de manifester de l’empathie, de considérer avec tolérance les thèses différentes et d’attendre une attitude semblable de toutes les parties.  

La république de Turquie continuera d'écouter avec maturité chaque opinion  conforme aux valeurs universelles du droit."

"Mais on ne peut pas accepter que les événements de 1915 soient utilisés comme prétexte pour manifester de l’hostilité à la Turquie ou pour en faire un sujet d’affrontements politiques.

Les événements vécus lors de la Première Guerre mondiale constituent pour tous une douleur commune. Considérer cette douloureuse histoire dans une perspective de mémoire juste est une responsabilité humaine et  rationnelle. "

"Durant la Première Guerre mondiale, des milliers de personnes, de toutes nationalités et religions, ont perdu la vie. Les conséquences inhumaines des événements qui se sont passés pendant la guerre, comme les déplacements de populations, ne doivent pas constituer des obstacles  à établir une amitié entre les Turcs et les Arméniens et à adopter des attitudes et des comportements humanistes des deux côtés."

"Il n’est pas profitable dans le monde d’aujourd’hui de tirer de l’Histoire des sujets d’hostilité et de créer de nouvelles querelles au lieu de construire notre avenir commun."

"Nos mentalités d’aujourd’hui nous imposent de pouvoir discuter malgré les incompréhensions, d’écouter l’autre pour tenter de le comprendre, de rechercher des moyens pour arriver à un consensus, de dénoncer la haine et de promouvoir le respect et la tolérance.

C’est dans cet esprit que nous, République de Turquie, nous avons fait un appel pour que soit constituée une commission commune d’historiens afin d'étudier de façon scientifique les événements de 1915. Cet appel est toujours valable. Les travaux que feront les historiens turcs, arméniens et internationaux joueront un rôle capital pour éclairer les événements de 1915 et apporter une juste compréhension de l’Histoire.

Dans cette optique, nous avons ouvert nos archives à tous les chercheurs. Aujourd’hui, des centaines de milliers de documents se trouvant dans nos archives sont à la disposition des historiens."

"La Turquie, qui envisage son futur avec confiance, a toujours soutenu les recherches scientifiques et approfondies pour établir les vérités historiques. Quelles que soient leurs origines ethniques et religieuses, les peuples d’Anatolie ont vécu ensemble des centaines d’années et ont développé des valeurs communes, de l’art à la diplomatie, du gouvernement de l’Etat au commerce, et ont encore aujourd’hui l'opportunité et les compétences pour construire un nouvel avenir ensemble."

"Nous avons espoir que ces peuples qui partagent une géographie ancienne et unique, des coutumes et des traditions semblables, puissent parler de leur passé avec maturité, commémorer ensemble leurs victimes de façon convenable; nous souhaitons que tous les Arméniens qui ont perdu la vie au début du XXe siécle reposent en paix et nous présentons nos condoléances à leurs descendants."

 

"De même, nous commémorons avec respect et compassion tous les citoyens de l’Empire ottoman, quelle que soit leur origine ethnique ou leur religion, qui ont péri à la même époque dans des conditions similaires."

Texte original en turc :

“Ermeni vatandaşlarımız ve dünyadaki tüm Ermeniler için özel bir anlam taşıyan 24 Nisan, tarihi bir meseleye ilişkin düşüncelerin özgürce paylaşılması için değerli bir fırsat sunmaktadır.

Osmanlı İmparatorluğu’nun son yıllarının hangi din ve etnik kökenden olursa olsun, Türk, Kürt, Arap, Ermeni ve diğer milyonlarca Osmanlı vatandaşı için acılarla dolu zor bir dönem olduğu yadsınamaz.

Adil bir insani ve vicdani duruş, din ve etnik köken gözetmeden bu dönemde yaşanmış tüm acıları anlamayı gerekli kılar.

Tabiatıyla ne bir acılar hiyerarşisi kurulması ne de acıların birbiriyle mukayese edilmesi ve yarıştırılması acının öznesi için bir anlam ifade eder.

Atalarımızın dediği gibi ‘ateş düştüğü yeri yakar’.

Osmanlı İmparatorluğu vatandaşı herkes gibi Ermenilerin de o dönemde yaşadıkları acıların hatıralarını anmalarını anlamak ve paylaşmak bir insanlık vazifesidir.

Türkiye'de 1915 olaylarına ilişkin farklı görüş ve düşüncelerin serbestçe ifade edilmesi; çoğulcu bir bakış açısının, demokrasi kültürünün ve çağdaşlığın gereğidir.

Türkiye’deki bu özgür ortamı, suçlayıcı, incitici, hatta bazen kışkırtıcı söylem ve iddiaları seslendirmek için vesile olarak görenler de bulunabilir.

Ne var ki, tarihi meseleleri hukuki boyutlarıyla birlikte daha iyi anlamamız, kırgınlıkları yeniden dostluklara dönüştürmemiz mümkün olacaksa, farklı söylemlerin empati ve hoşgörüyle karşılanması ve bütün taraflardan benzer bir anlayışın beklenmesi tabiidir.

Türkiye Cumhuriyeti hukukun evrensel değerleriyle uyumlu her düşünceye olgunlukla yaklaşmaya devam edecektir.

Fakat 1915 olaylarının Türkiye karşıtlığı için bir bahane olarak kullanılması ve siyasi çatışma konusu haline getirilmesi de kabul edilemez.

Birinci Dünya Savaşı esnasında yaşanan hadiseler, hepimizin ortak acısıdır. Bu acılı tarihe adil hafıza perspektifinden bakılması, insani ve ilmi bir sorumluluktur.

Her din ve milletten milyonlarca insanın hayatını kaybettiği I. Dünya Savaşı esnasında, tehcir gibi gayr-ı insani sonuçlar doğuran hadiselerin yaşanmış olması, Türkler ile Ermeniler arasında duygudaşlık kurulmasına ve karşılıklı insani tutum ve davranışlar sergilenmesine engel olmamalıdır.

Bugünün dünyasında tarihten husumet çıkarmak ve yeni kavgalar üretmek kabul edilebilir olmadığı gibi ortak geleceğimizin inşası bakımından hiçbir şekilde yararlı da değildir.

Zamanın ruhu, anlaşmazlıklara rağmen konuşabilmeyi; karşıdakini dinleyerek anlamaya çalışmayı; uzlaşı yolları arayışlarını değerlendirmeyi; nefreti ayıplayıp saygı ve hoşgörüyü yüceltmeyi gerektirmektedir.

Bu anlayışla biz Türkiye Cumhuriyeti olarak 1915 olaylarının bilimsel bir şekilde incelenmesi için ortak tarih komisyonu kurulması çağrısında bulunduk. Bu çağrı geçerliliğini korumaktadır. Türk, Ermeni ve uluslararası tarihçilerin yapacağı çalışma, 1915 olaylarının aydınlatılmasında ve tarihin doğru anlaşılmasında önemli bir rol oynayacaktır.

C’est dans cet esprit que nous, République de Turquie, nous avons fait un appel pour que soit constituée une commission commune d’historiens pour étudier de façon scientifique les événements de 1915. Cet appel est toujours valable. Les travaux que feront les historiens turcs, arméniens et internationaux joueront un rôle capital pour éclairer les événements de 1915 et apporter une juste compréhension de l’Histoire.

Bu çerçevede arşivlerimizi bütün araştırmacıların kullanımına açtık. Bugün arşivlerimizde bulunan yüzbinlerce belge, bütün tarihçilerin hizmetine sunulmaktadır.

Dans cette optique, nous avons ouvert nos archives à tous les chercheurs. Aujourd’hui, des centaines de milliers de documents se trouvant dans nos archives sont à la disposition des historiens.

Türkiye, geleceğe güvenle bakan bir ülke olarak tarihin de doğru anlaşılması için ilmi ve kapsamlı çalışmaları her zaman desteklemiştir. Etnik ve dini kökeni ne olursa olsun yüzlerce yıl bir arada yaşamış, sanattan diplomasiye, devlet idaresinden ticarete kadar her alanda ortak değerler üretmiş Anadolu insanları, yeni bir gelecek inşa edebilecek imkân ve kabiliyetlere bugün de sahiptir.

Kadim ve eşsiz bir coğrafyanın benzer gelenek ve göreneklere sahip halklarının, geçmişlerini olgunlukla konuşabileceklerine, kayıplarını kendilerine yakışır yöntemlerle ve birlikte anacaklarına dair umut ve inançla, 20. yüzyılın başındaki koşullarda hayatlarını kaybeden Ermenilerin huzur içinde yatmalarını diliyor, torunlarına taziyelerimizi iletiyoruz.

Aynı dönemde benzer koşullarda yaşamını yitiren, etnik ve dini kökeni ne olursa olsun tüm Osmanlı vatandaşlarını da rahmetle ve saygıyla anıyoruz.”

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 00:03

Les Iles des Princes doivent leur nom au fait que, chez les Byzantins, elles servaient de terre d’exil aux princes tombés en disgrâce. Mais chez les Ottomans, qui les désignaient par l’appellation des « Iles rouges », à cause de la couleur de leur terre, elles n’abritèrent plus que des hameaux de pêcheurs et des monastères. A partir du Tanzimat, en 1839, qui accorde aux étrangers le droit d’acquérir des propriétés, on les surnomme les « Iles françaises », car ce sont les Français qui, les premiers, les choisissent comme lieu de villégiature. 

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

Et à partir de 1846, lorsqu’un bateau à vapeur les relie à Kadikoy, le destin de cinq de ces neuf îles disposées en anneau au large d’Istanbul va définitivement changer.

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver
Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

La seconde partie du XIXe siècle voit alors fleurir de fabuleuses demeures  en bois à colonnades, de style néobaroque, néoclassique ou d’inspiration anglaise. Des architectes grecs, arméniens et italiens (car ce sont essentiellement les minoritaires qui fréquentent les îles)  rivalisent pour édifier ces somptueux manoirs à deux ou trois étages, souvent dotés de façade à encorbellement décorées de dentelle de bois, au milieu de jardins  entourés de grilles  en fer forgé ouvragé

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

Plus tard, au XXe siècle, apparaîtront de grands chalets inspirés de l’Art Nouveau mais le style des ouvrages est assez éclectique et reflète plus souvent la créativité des architectes. Notons que Buyukada comporte un bâtiment spectaculaire, celui de l’orphelinat grec, crée par l’architecte levantin Alexandre Vallaury à la fin du XIXe, et qui est considéré comme la deuxième plus grande construction en bois du monde.

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver
Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver
Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

Durant de longues années, bien que les îles aient toujours eu leurs inconditionnels, certaines demeures ont été laissées à l’abandon. Cependant, de nombreux Stambouliotes aisés ont peu à peu racheté ces manoirs fantômes, témoins des fastes d’un autre siècle, si bien que la côte de ces merveilles a grimpé jusqu’à atteindre des millions de dollars.

Ayant eu récemment l’occasion d’en visiter une, je n’ai pu qu’y admirer le mélange subtil du nouveau et de l’ancien : habillage de bois neuf pour la façade, confort moderne à l’intérieur, carrelage copie conforme de l’original, rampes d’escalier, mobilier et lustres d’époque…

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver
Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

Si vous aimez rêver et vous croire soudain transporté cent cinquante ans auparavant, rien de tel qu’une promenade dans les îles en hiver.

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

Sur les coussins d’un phaéton qui vous conduit au trot dans des allées au charme suranné, vous pourrez accomplir un romantique voyage dans le temps.

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver
Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

Lien vers le site des Editions franco-turques GiTa

http://gitakitap.com/

Lien vers les Editions franco-turques GiTa sur Facebook

https://www.facebook.com/gita.yayinlari?fref=ts

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

Un roman sur l'Istanbul de jadis :

Le Jardin fermé, de Marc hélys

Istanbul : la magie des Iles des Princes en hiver

Un autre beau roman sur l'Istanbul de jadis

L'Homme qui assassina, de Claude Farrère

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 16:52

Il y a des dates que l’on n’oublie jamais.

Des dates neutres qui se chargent soudain d’un sens tragique et qui ne seront plus jamais neutres, plus jamais comme avant…

Pour de nombreux Stambouliotes, le 19 janvier « saute aux yeux » sur les pages du calendrier ; car ce fut le jour funeste de l’assassinat de Hrant Dink.

 

Aujourd’hui, 19 janvier 2014, comme chaque année depuis le 19 janvier 2007, des milliers de personnes ont marché pacifiquement, de Taksim jusqu’aux bureaux du journal, Agos pour honorer la mémoire de Hrant Dink, brandissant des pancartes marquées «  Pour Hrant Dink, pour la justice » et scandant le désormais célèbre slogan, « Nous sommes tous Hrant Dink, nous sommes tous Arméniens ». 

Istanbul, 19 janvier 2014 : Commémoration de la mort de Hrant Dink

Des manifestants ont officieusement débaptisé une rue de Pangalti, pour l’appeler « Rue Hrant Dink ». 

La plaque de rue déposée aujourd’hui.

La plaque de rue déposée aujourd’hui.

Recueillement et bougies rouges devant les bureaux du journal Agos

Istanbul, 19 janvier 2014 : Commémoration de la mort de Hrant Dink
Istanbul, 19 janvier 2014 : Commémoration de la mort de Hrant Dink

Paix à l'âme de Hrant Dink…

Une inscription sur le sol...

Une inscription sur le sol...

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 23:00

             Cet article est en ligne sur le Petit Journal d'Istanbul link

Je les adore.  Qui ? Me demanderez-vous. Les beaux messieurs et belles dames ottomanes, figés pour l’éternité sur les clichés de jadis !   

Car de célèbres photographes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ont consacré des heures à les faire poser, à attendre patiemment que le cliché prenne, parfois, à les "coloriser", pour les rendre éternels... 

 8 - Copie 

Mais au fait, qui étaient donc ces artistes qui nous ont laissé de riches témoignages sur les dernières années de l’Empire ottoman ?

Dans la foulée des étrangers qui, comme James Robertson, ouvrirent les premiers studios de Beyoglu, les pionniers de la photographie ottomane furent généralement des minoritaires d’origine grecque ou arménienne, la représentation humaine étant prohibée dans l’Islam.

Le premier d’entre eux, Vasilaki, dit « Basile », Kargopoulo, s’installe en 1850, au numéro 311 de la Grande rue de Péra. Rapidement, il devient célèbre par ses vues d’Istanbul et ses portraits d’étrangers en costume turc. Devenu «  Photographe du sultan » Abdülhamid, il réalisera d’ailleurs une fameuse série de portraits de la famille impériale et des dignitaires de l’état.

 

Image (16) 

Portrait d’une belle jeune fille photographiée par Kargopoulo vers 1880

 

Ce fut ensuite Pascal Sebah qui ouvre, en 1857, dans la rue Postacilar, un studio nommé « El Chark ». Il démocratise la photo appelée « Carte de visite », collée sur un épais carton. En 1873, il participe à la réalisation du livre Les Costumes populaires de la Turquie, que Osman Hamdi Bey va présenter à l’Exposition de Vienne, puis, crée une succursale au Caire.

  SAM 0613

         Tombe de Pascal Sebah à Şişli, Istanbul

 

  Lorsqu’après sa mort, son fils Jean s’associe avec le français Polycarpe Joaillier, le studio, qui a pris le nom de « Sebah & Joaillier », deviendra un des plus célèbres du monde oriental. Nommés « Photographes de la cour Royale de Prusse », Sebah & Joaillier  rachètent même, en 1899, l’atelier des Frères Abdullah. Ils travaillent pour plaire aux touristes, en réalisant des clichés illustrant souvent les fantasmes orientalistes de l’époque, en particulier des femmes en costume turc, qui serviront de base à une multitude de cartes postales ayant circulé en Europe à la fin du XIXe siècle.  

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Photographie de Sebah & Joaillier, en 1893

 

Quant aux frères Abdullah, Kevork, Vitchen et Hovsep, installés en 1858, la renommée de leurs photos, souvent considérées comme les plus vivantes de cette époque, ne cesse de croître, si bien qu’elles seront à l’honneur lors de la première Exposition Internationale turque, et aussi à Paris, pour l’Exposition de 1867, à laquelle se rend le sultan Abdülaziz.    abdullah-photo-2.jpg

  Photographie des Frères Abdullah vers 1880

 

Le titre glorieux de « Photographes du Sultan », orné du monogramme du souverain, est apposé à l’arrière de leurs « cartes de visite », qui représentent tous les personnages célèbres.

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    Dos d’une photo « Carte de visite » des frères Abdullah avant 1870, ils sont encore « Photographes du Sultan »

 

Mais en 1870, après la défaite des Ottomans contre les Russes, leur portrait du Grand Duc Nicolas suscite la colère du sultan, qui leur retire leur privilège, leur interdit d’utiliser sa « tugra » et ordonnera même de détruire dans l’atelier tous les portraits de la famille impériale. Ce châtiment va marquer la fin de la prospérité des Frères Abdullah qui, après une installation au Caire, se voient dans l’obligation, en 1899, de vendre leur studio à la firme Sebah & Joaillier.

C’est qu’un nouveau facteur est apparu, la concurrence. Par exemple, celle de Boğos Tarkulyan, connu sous le pseudonyme de « Phébus Efendi », qui, excellent peintre, est le premier à coloriser ses clichés, devient « Photographe du sultan » d’Abdülhamid II et immortalise les membres de la famille impériale. Il réalise aussi de nombreux portraits d’enfants avec des jouets, comme un cheval à bascule ou une bicyclette. Sa notoriété perdurera à l’époque de la République, lorsqu’il réalise de nombreux portraits d’Atatürk, en particulier celui figurant sur les premiers billets républicains.

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Photo d’enfant réalisée par Phébus vers 1890

 

 Ou de Nicolas Andriomenos, qui, après avoir été l’apprenti des Frères Abdullah, s’installe à Beyazit en 1860 et donne des cours au prince Vahdettin Efendi.

   Andriomenos.jpg  

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Ou des trois Frères Gülmez, Artin, Yervant et Kirkor, qui s’établissent à côté du Théâtre Concordia, remportent la médaille de l’Exposition de Florence en 1887 et un prix à l’exposition de Chicago en 1893, avec leurs photos des petits métiers de la rue et leur album de vues panoramiques de la Corne d’Or, du Bosphore et de la Tour de Galata, avant que leur studio ne soit rebaptisé « Apollon ».

 

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    Photographie du studio Apollon vers 1905

 

Notons aussi qu’après 1860, les premiers musulmans à s’intéresser à la photographie sont les militaires, qui installent des ateliers dans certaines écoles de l’armée, par exemple dans celle de Harbiye.

Quant au plus grand collectionneur de la fin du XIXe siècle, il n’est autre que le sultan Abdülhamid II en personne, qui, passionné de photos, et voulant monter aux pays étrangers le modernisme des villes de l’Empire ottoman, fit réaliser entre 1880 et 1893, par tous les grands artistes de cette époque, environ 36000 clichés conservées dans les huit cents albums de la célèbre « Collection de Yildiz », dont certains, reliés en cuir rouge, furent envoyés en 1893 à la bibliothèque du Congrès, à Washington.

 

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Carte postale représentant les princes impériaux en 1900, d'après un cliché de Bogos Tarkulyan  

 

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Carte postale du Cheval du Sultan, réalisée d’après un cliché des Frères Abdullah

   

Tous les passionnés de vieilles photos, précieux documents aux appellations obsolètes comme « papier salé », « tirage albuminé », « photogravure », « cartes de visite », « photochrome », « photo cabinet », pourront consulter avec plaisir les merveilleux livres de Bahattin Öztuncay (en anglais), en particulier, Les Photographes de Dersaadet, ceux de Engin Özendes, consacrés aux Frères Abdullah ou à Sebah &Joaillier. Ou celui de Catherine Pinguet, Istanbul, photographes et sultans 1840-1900, qui vient de paraître en France, illustré par les photographies inédites de la collection de Pierre de Gigord. Sans oublier de se rendre au Musée de Péra, où se déroule jusqu’en avril une exposition appelée « De Constantinople à Istanbul ».

Car les anciennes photographies,  sésames pour voyager dans  une époque révolue, ne  nous ouvrent-elles pas aussi la porte du rêve ?

Cet article est aujourd'hui en lien sur le Petit Journal d'Istanbul : link

Merci au Petit Journal

 

Phebus 2

 

Lisez la pièce de théâtre musical JANUS ISTANBUL, de Gisèle Durero-Köseoglu,

 le livre que vous pouvez lire en écoutant la musique !

JANUS ISTANBUL, livre avec CD :  musique et interprétation des chansons, Erol Köseoglu.

Sortie de la version en turc en mai 2012

Janus Istanbul

 

 

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 22:24

Aujourd’hui, 19 janvier, comme chaque année depuis cinq ans, a eu lieu à Istanbul une immense manifestation pacifique pour commémorer l’anniversaire de la mort de Hrant Dink.  Dink 1

Photo Internet

Des milliers de personnes de toutes origines ont défilé à partir de la place de Taksim, jusqu'aux bureaux du journal Agos, en signe de protestation contre la violence, le fanatisme ; pour honorer le souvenir de celui qui œuvra pour la fraternité et dont on a noyé la plume dans le sang. 

hiver-2011-2012-0093.JPGPhoto Taceddin Köseoglu 19.01.2012

En janvier 2007, plus de 150000 personnes avaient accompagné son convoi funéraire.

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Photo du quotidien Hürriyet en janvier 2007

Sauvagement assassiné, le 19 janvier 2007,  devant les bureaux du journal Agos, qu’il avait fondé en 1996 et qui publiait en arménien et en turc,  Hrant Dink était considéré comme le représentant des Arméniens de Turquie.

hiver-2011-2012 0104 Photo Taceddin Köseoglu 19.01.2012

Hrant Dink était un symbole de paix et de conciliation, connu pour son franc-parler et son courage, pour ses prises de position humanistes et sa volonté de réconcilier les Arméniens et les Turcs par l’intermédiaire du dialogue. Il est devenu un symbole de la liberté d’expression.

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Photos de Taceddin Köseoglu 19.01.2012   

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Paix à l’âme de celui dont la voix ne se taira jamais tout à fait...

 Tombe de Hrant Dink photographiée par Nathalie Ritzmann, lors d’une visite que nous avons faite ensemble,  en août 2011, au cimetière arménien de Balikli.

tombe dink

  Poème pour Hrant Dink

Tu étais un pacifiste, humaniste

Un chantre de la paix, de la fraternité.

Ceux qui t’ont fait taire aiment la guerre

Le fanatisme

Et les mots en « isme »

Ton courage a pourfendu le silence

Les tabous et la violence

Rien ne sera plus jamais comme avant

Ta parole est gravée sur le roc du temps

Et continue de vibrer

Au nom de la liberté de penser

D’écrire et d'exister…

 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 22:56

     Lever de soleil annonçant un printemps… hivernal. Avec une aile d’ange dans le ciel…

IMGP0664      Que vais-je faire aujourd’hui ? Mes achats de Noël et j’en profiterai pour observer les réactions des Stambouliotes à la loi mémorielle française votée hier. Evidemment, tout ce qui est écrit dans cet article correspond à mes impressions personnelles, je peux me tromper, je  ne suis ni journaliste ni sociologue...

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 Je me rends d’abord au centre commercial Cevahir.

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Un stand vend des parfums d’Arabie. Les flacons sont dignes des Mille et une Nuits. Et les  fragrances des harems d’Orient : ambre, musc et jasmin !

      Dans un magasin, une dame qui choisit pour une petite fille une robe d’une célèbre marque française marquée d’une tour Eiffel, me demande mon avis car elle hésite entre deux modèles.
« Vous êtes française ?
– Oui.
- Ah ! Les Français ! répond-elle en dodelinant de la tête.
- Pourtant, vous êtes en train d’acheter un habit français ?
-Vous savez, tout ça, ce sont les politiciens ! Nous… Ce ne sont pas nos affaires…» 
  

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    Certaines personnes ne semblent même pas vraiment au courant de ce qui se passe.  Une vendeuse, reconnaissant à mon accent que je suis française, me demande : « C’est quoi, ce qu’ils ont dit sur nous en France ? Vous savez, vous ? »

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En début d’après-midi, il pleut à Taksim et les illuminations sont allumées comme en soirée.

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La dame de Cezayir Sokak demeure stoïque sous les gouttelettes…

     Je fais un tour à Beyoglu. Les télés françaises affirment qu’à Istanbul, aujourd'hui, on ne parlait que de "ça". Mes observations, après une journée de promenade dans différents quartiers de la ville : mis à part les représentants officiels, les journalistes politiques et un groupe d’environ 200 personnes manifestant devant le Consulat de France, la majorité des gens ne semblent pas trop se passionner pour le sujet. La crise diplomatique entre la France et la Turquie ne les étonne pas : « Ce n’est pas la première fois… c’est toujours comme ça… »  

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 Photo du studio Apollon, 1902

En fin d’après-midi, mes pas me conduisent à Kurtulus, dans le quartier arménien, où s’activent les préparatifs de Noël.

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Vitrine du magasin Hobby, à Kurtulus.

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On y trouve tout ce qu’on peut imaginer pour décorer la maison…

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Vaisselle, Pères Noël, bibelots, fleurs artificielles, nappes…

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Photographie réalisée par les fameux photographes arméniens, les Frères Abdullah, 1890

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Le vote de l’assemblée française intéresse-t-il les Arméniens d’Istanbul ? Je ne peux répondre vraiment à cette question, n'ayant pas parlé avec un nombre suffisant de personnes. Je ne fais que recueilir quelques paroles.

phebus-1.jpg Photo du studio Phébus en 1901

    Je discute avec un commerçant que je connais bien : « Vous savez... me dit-il, avec un signe de la main. Ce n’est pas l’affaire de la France. Nous, la Turquie, on ne l’a jamais quittée. Ici, on vit les uns avec les autres. Mon voisin du dessus est juif et celui du dessous, musulman. On a toujours vécu comme ça. Qu’est-ce qu’ils peuvent comprendre, en France… De toute façon, 50 députés présents sur combien ? Plus de 500 ? Nous, ce qu’on voudrait, c’est qu’il y ait un jour une vraie discussion…  mais ici… en Turquie… »   STP64823.JPGLes bouquets de fleurs de la gitane…

Les magasins grouillent de monde ; qu’est-ce qui semble intéresser le plus les Stambouliotes aujourd’hui ? Acheter leurs cadeaux de fin d’année ? STP64693

   Ce soir, cependant, l’émission de CNN Türk « Ne oluyor » (Qu’est-ce qui se passe ?) présentée par Şirin Payzin, réunissait  autour de la même table l’ancien ambassadeur Şükrü Elekdağ, le juriste de droit international Hüseyin Pazarcı, l’historien Cemal Uşsat, le journaliste arménien Etyen Mahçupyan et Garo Paylan, directeur d’une école arménienne.  Ils étaient tous d’accord sur un même point : c’est entre les Turcs et les Arméniens et en Turquie que le débat devra être mené..

IMGP0698En attendant, ce que l'on peut souhaiter pour 2012 : la paix et l'amitié, la tolérance et la conciliation. Et Joyeuses fêtes à tous et toutes...  

 

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  • La Trilogie d'Istanbul : Fenêtres d’Istanbul, Grimoire d’Istanbul, Secrets d’Istanbul. La Sultane Mahpéri, Mes Istamboulines, Janus Istanbul (avec Erol Köseoglu), Sultane Gurdju Soleil du Lion.
Contributions : Un roman turc de Claude Farrère, Le Jardin fermé, Un Drame à Constantinople...
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Livres de Gisèle Durero-Köseoglu

2003 : La Trilogie d’Istanbul I,  Fenêtres d’Istanbul.

2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.

2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.

2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.

2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.

2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.

2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère,  L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.

2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.

 

 

 

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