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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 10:27

Un salon littéraire exceptionnel, animé par Yigit Bulut,  a eu lieu jeudi 28 avril 2021, sur Zoom, à l’Institut français d’Istanbul : une rencontre avec Amin Maalouf, si aimé en Turquie qu’il y a vendu deux millions de livres depuis 1995 ! Quel est donc le message que nous délivre le célèbre écrivain et académicien dans son nouveau roman,  Nos frères inattendus ?

Rencontre avec Amin Maalouf à l’Institut français de Turquie

Un roman métaphorique

Le roman Nos frères inattendus, paru en 2020 chez Grasset, traduit en turc par Ali Berktay aux Editions YKY, sous le titre Empedokles’in Dostları (Les Amis d’Empédocle), fait suite à l’essai Le Naufrage des civilisations (Grasset, 2019) dont il constitue le prolongement : « Ce sont deux livres qui viennent de la même inspiration », confirme l’auteur.

Le roman se passe sur une île où habitent séparément deux personnages un peu misanthropes, le narrateur, un dessinateur, et une romancière qui a voulu s’isoler du monde, lorsque survient une panne de courant qui leur fait craindre une guerre nucléaire. Mais ils découvrent qu’en réalité, un événement extraordinaire est en train de se produire : le président des Etats-Unis annonce que des négociations sont en cours avec une autre humanité venue de l’Antiquité, qui présente la caractéristique d’être supérieure technologiquement, en particulier en médecine, mais surtout, plus évoluée moralement et dotée d’une immense capacité de bienveillance ! Cette humanité, appelée « Les Amis d’Empédocle », qui nous démontre que toutes nos connaissances sont obsolètes, a vécu cachée à l’écart des êtres humains, n’a jamais voulu intervenir dans leurs affaires, sauf si les habitants s’égaraient au point d’être sur le point de sombrer… Le roman pose donc une question fondamentale : qu’arriverait-il au monde si une civilisation supérieure à la nôtre, non seulement du point de vue technologique mais surtout du point de vue moral, apparaissait ?

Rencontre avec Amin Maalouf à l’Institut français de Turquie

Qui était Empédocle ?

Empédocle était un philosophe présocratique, connu pour avoir refusé la royauté que lui proposaient les  habitants d’Agrigente.  Il a beaucoup inspiré les penseurs depuis le XIX siècle, en particulier par sa mort romanesque. La légende raconte, en effet, qu’il se serait suicidé en se jetant dans le cratère de l’Etna, en abandonnant ses sandales sur le bord.

Rencontre avec Amin Maalouf à l’Institut français de Turquie

« Les romans naissent des manquements de l’Histoire », disait Novalis

Selon Amin Maalouf, nous avons aujourd’hui tout le savoir de l’humanité au bout des doigts et tous les moyens de débarrasser l’espèce humaine des fléaux qui l’assaillent. Cependant, en dépit de cet extraordinaire développement économique, scientifique et matériel, nous n’avons pas progressé moralement. « On n’a pas réussi à organiser des relations harmonieuses entre les humains », regrette-t-il. Nous sommes dans un monde qui ne vit pas sereinement car il existe un hiatus entre ce formidable développement et l’évolution des mentalités. « J’aurais voulu que … la puissance matérielle soit soumise aux valeurs morales... », ajoute-t-il.

La publication de ce roman, écrit avant la pandémie, avait été retardée mais en le relisant, l’auteur a réalisé qu’il y avait concordance entre sa fiction et les événements. Car cette crise a été révélatrice de la réalité du monde, a prouvé que toutes les sociétés sont reliées ; les pays riches ont été autant affectés que les pays pauvres, tout ce qui arrive aux autres peut arriver chez nous. Mais en même temps, on s’est aussi rendu compte qu’on est toujours dans le « chacun pour soi », on l’a vu dans la crise des masques entre les pays européens…

Rencontre avec Amin Maalouf à l’Institut français de Turquie

L’espoir comme ultime bouée de sauvetage

Il y a des périodes où l’humanité n’arrive pas à trouver de solutions. Pourtant, elle a l’obligation d’en inventer une, sinon, comme le Titanic, elle heurtera un iceberg, coulera pendant que jouent les violons et ne trouvera la solution qu’après le naufrage. Amin Maalouf cite en exemple les « Lumières levantines », ce monde multiculturel qui a existé à Antioche, Alep, Izmir, Istanbul, Salonique ou Sarajevo mais qui a, en grande partie, disparu. L’univers unique de ces villes  incarnant la pluralité a été détruit, non par une volonté explicite mais plutôt par l’absence de volonté de préserver cette richesse. Personne n’a compris à quel point ces sociétés où juifs, chrétiens et musulmans vivaient en harmonie étaient importantes, jusqu’à ce qu’elles disparaissent… Car « les tentatives d’homogénéisation incarnent de fausses valeurs », commente-t-il ; à l’inverse, les pays qui traitent leurs minorités comme la majorité sont en bonne santé ;  ce qui est important dans un pays, c’est donc que chaque citoyen se sente pleinement citoyen…

En conséquent, il s’impose de rétablir l’espoir, en conservant le souci de ne pas avoir de populations ayant perdu foi en leur avenir. Mais d’où peut venir cet espoir ? « Il faudra imaginer un nouvel ordre mondial où chacun aura sa voie… rebâtir une idéologie qui ne repose pas sur la tyrannie d’une civilisation…  où toutes les cultures pourront se propager dans le monde », conclue le célèbre humaniste...

 

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17 mai 2021 1 17 /05 /mai /2021 14:57

Ma vidéo :

Si Istanbul était un livre...

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15 avril 2021 4 15 /04 /avril /2021 10:51

L’évènement littéraire de ce début de printemps 2021 en Turquie est la sortie du roman d’Orhan Pamuk Veba Geceleri, soit, Les Nuits de la Peste (pas encore traduit en français).

Le célèbre écrivain a publié ces derniers jours une série de vidéos dans lesquelles il présente sa nouvelle œuvre à ses lecteurs. C’est pourquoi j’ai écrit cette petite synthèse de ses commentaires pour ceux et celles de ses lecteurs qui ne parlent pas le turc…

Cet article a été publié dans Le Petit Journal d'Istanbul le 28 avril 2021...

https://lepetitjournal.com/istanbul/actualites/decouvrez-les-nuits-de-la-peste-le-nouveau-roman-dorhan-pamuk-303986

Les Nuits de la Peste, nouveau roman d'Orhan Pamuk

Un roman sur une épidémie de peste

Il se passe dans l’île ottomane imaginaire de  Minger, en 1901, dont la population est moitié musulmane, moitié chrétienne, lors d’une épidémie de peste appelée « la troisième pandémie de peste ».  Orhan Pamuk a voulu relier des événements historiques réels à des héros nés de son imagination. A partir de la deuxième moitié du roman, dit-il, le roman prend des allures de conte… Orhan Pamuk définit son œuvre comme un roman d’amour, un roman policier et un roman historique. Il pense qu’à ce titre, il offre un dernier panorama de l’Empire ottoman.

Des héros imaginaires

Tous les héros du roman sont imaginaires et le romancier crée trois couples emblématiques de son histoire :

-Le préfet de l’île de Minger, Salih Pacha et sa maîtresse cachée Marika.

-Le jeune officier Kamil natif de l’île, qui est tombé amoureux de Zeynep et souhaite l’épouser.

-La sultane Pakize, troisième fille du sultan Murat V, enfermé au palais de Ciragan ; elle est mariée avec le spécialiste des quarantaines, le docteur Nuri , que le sultan Abdulhamit II, qui est aussi un des héros du roman (réel, celui-là), envoie sur l’île de Minger pour combattre la peste.

Orhan Pamuk explique qu’au-delà des faits de l’épidémie, son souci était de traduire le monde sentimental et spirituel des héros face à la pandémie. Car la force de l’amour va parfois se trouver en butte à la peur de la mort qui va être plus forte que le romantisme...

 Les conditions d’écriture du roman : une pandémie survient alors qu’il était en train de décrire une pandémie !

« Ce que j’ai écrit dans mon roman était devenu vrai… »

Ce roman, auquel il pensait depuis quarante ans, lui a demandé cinq ans de travail. Il explique que lorsqu’il a commencé le livre, tout le monde lui demandait pourquoi il avait choisi ce sujet puisque les épidémies appartenaient au passé ; il répondait que l’on pouvait trouver des similitudes avec le monde moderne dans  la coercition exercée par les pachas pour imposer la quarantaine. Puis, l’apparition de la pandémie de Covid-19 l’a bouleversé ! Il travaillait depuis plus de trois ans sur un sujet qui lui était propre et soudain, le sujet lui échappait et devenait celui de tout le monde. Il s’est alors vite rendu compte que la pandémie de Covid-19 renvoyait aux mêmes angoisses que celles qu’il décrivait dans son roman, comme les doutes sur l’origine de la maladie, la peur de la mort, le confinement forcé, le couvre-feu, les hôpitaux et les cimetières débordés… et il a donc retravaillé son roman en fonction de cette nouvelle expérience…

Les Nuits de la Peste, nouveau roman d'Orhan Pamuk

Ce que la pandémie de Coronavirus a apporté à son roman

Tout le monde lui a posé la question :

-Est-ce que l’épidémie de Coronavirus t’a appris quelque chose ?

-Oui, a-t-il répondu, la peur, la peur de la mort !

« J’avais compris cette peur en lisant les livres mais je ne l’avais pas vraiment imaginée. Car on n’apprend pas la peur de mourir dans une épidémie dans les livres… A cause de cela, j’ai terminé le roman dans l’émotion et l’urgence », explique-t-il.

 

Les Nuits de la Peste, nouveau roman d'Orhan Pamuk

Une immense recherche documentaire

Le grand écrivain qualifie la multitude de recherches qu’il a dû effectuer par la métaphore de « creuser un puits avec une aiguille ». Il a consulté des livres d’histoire, de science, des brochures, des journaux de cette époque. Il explique qu’il a acquis des connaissances « encyclopédiques » sur les efforts de modernisation de l’Empire ottoman dans ses institutions, en parlant de sujets peu connus, la pharmacie, le fonctionnement des anciens hôpitaux, postes, prisons, forteresses. Il y analyse aussi les relations entre deux frères qui ont chacun été sultan,  Murat V et Abdülhamid II, qui au début s’entendent mais ensuite deviennent ennemis, l’un tenté par la modernisation, l’autre par le conservatisme.

Orhan Pamuk a aussi consulté d’anciennes photos et cartes postales. Rappelant que dan sa jeunesse, il voulait devenir peintre, ce roman lui a donné l’occasion de faire de multiples dessins, celui de la couverture et d’autres qu’il utilise dans ses vidéos.

Les Nuits de la Peste, nouveau roman d'Orhan Pamuk

Que peut-on observer de semblable ou de différent dans les pandémies ?

Au final, quelle que soit l’époque et le lieu, les réactions du peuple face à l’épidémie sont semblables. D’abord les états n’acceptent pas et nient, et pendant ce temps, l’épidémie s’est répandue ; ensuite, se répandent les rumeurs, les commérages, les accusations, les soupçons des complotistes ; les états se replient sur eux-mêmes et favorisent la nationalisme ; puis, les commerçants se dressent contre le confinement qui ruine leurs affaires et éclatent des émeutes contre les quarantaines, si bien que le pouvoir devient de plus en plus autoritaires et répressif . Mais bien sûr, la grande différence est qu’une personne sur trois mourait de la peste , les médecins ne tentaient que de soulager les douleurs alors que la plupart des gens qui attrapent le Covid 19 s’en sortent. Mais la peur est commune. C’est parce que les gens ont peur qu’ils obéissent aux ordres de confinement. D’ailleurs, Orhan Pamuk plaisante en conseillant pas aux lecteurs de lire son livre la nuit car d’un certain côté, c’est un roman d’épouvante !

Les Nuits de la Peste, nouveau roman d'Orhan Pamuk

Le livre renferme-t-il des allusions politiques ?

Citation résumée : « Je  n’ai pas hésité à faire des renvois à la politique d’aujourd’hui mais le  but d’un roman sur lequel vous avez réfléchi pendant 40 ans ne peut pas être de critiquer le gouvernement du moment ! » commente-t-il .Certes, il est possible que sur la colère contre le pouvoir à cause du couvre-feu, le nationalisme, la laïcité, l’islam politique, la liberté d’expression, les minorités, on puisse trouver des ressemblances avec la situation d’aujourd’hui mais ce n’est pas le but du roman… »

*

On attend avec impatience la traduction en français. Il ne fait aucun doute que le roman Les Nuits de la Peste s’annonce comme un chef-d’œuvre et qu’il se rangera dans les grands classiques utilisant l’épidémie comme allégorie, comme La Peste de Camus, le Hussard sur le toit, de Giono ou Némésis, de Philipp Roth…

 

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14 avril 2021 3 14 /04 /avril /2021 08:43

Contrairement aux pays européens, la Turquie n’a pas beaucoup pratiqué l’art de l’héraldique ; l’art se concentrait surtout sur les travaux d’ornementation, souvent merveilleux, d'ailleurs.

Avant le XIXe siècle, les emblèmes les plus communs étaient ceux des étendards, les sceaux ou le fameux « Tugra », le monogramme propre à chaque sultan, décliné sur de nombreux parchemins.

Le premier souverain à faire réaliser ses armoiries fut Mahmud II et il les fit sculpter dans le bois de son trône de cérémonie.

Et si nous décryptions quelques blasons et armoiries d'Istanbul ?

Un peu plus tard, lors de la Guerre de Crimée en 1854, le sultan Abdülmecid fit alliance avec les Français, Anglais et Italiens contre les Russes. Suite à la défaite russe, les Français lui remirent la Légion d’Honneur et la reine Victoria le décora dans l’ordre de la Jarretière. Mais comme elle demandait au sultan ses armoiries personnelles pour les accrocher, conformément à la tradition, au mur de l’église Saint-Georges de Windsor, celui-ci répondit qu’il n’en avait pas fait confectionner…

Cela ne découragea pas la reine qui dépêcha sur-le-champ un spécialiste d’héraldique à Istanbul. Ce fut ainsi que naquirent les célèbres armoiries, inspirées de celles de Mahmut II. A  l’exception du changement de signature, elles demeurèrent presque identiques jusqu’à la fin de l’Empire ottoman, la dernière version connue étant celle de 1882, sous le sultan Abdülhamid II, qui les fit  apposer sur tous les bâtiments officiels, où elle demeurèrent jusqu’à la fondation de la république.

Dessin copié sur Internet, merci aux auteurs...

Dessin copié sur Internet, merci aux auteurs...

Quelle est leur signification ? De haut en bas, le soleil figure le padichah éclairant l’empire, le croissant de lune soutenant le Tugra incarne l’Islam ; la coiffe enturbannée est celle d’Osman, fondateur de la dynastie ; le drapeau rouge orné de l’étoile et du croissant est celui de l’Empire ottoman, le vert, celui du califat. Sur les côtés, on remarque une Corne d’abondance évoquant la prospérité et un flambeau, métonymie du progrès ;  le fût de canon et les lances représentent l’armée impériale, un pistolet ayant été ajouté en 1840 pour montrer la modernisation des militaires ; l’ancre désigne la marine ; la balance, la justice ; le livre, le Coran. Sous les armoiries sont pendues les décorations ottomanes les plus prestigieuses. Même si la plupart de ces emblèmes furent enlevés en novembre 1922 lorsque la monarchie fut abolie, on peut cependant en voir quelques exemplaires bien conservés, comme sur la porte d’entrée de Nuruosmaniye, au Grand Bazar ou au Musée de la Marine à Besiktas.

Et si nous décryptions quelques blasons et armoiries d'Istanbul ?

Après la proclamation de la république, c’est le drapeau rouge orné d’un  croissant de lune et d’une étoile de couleur blanche, déjà utilisé auparavant, qui devint le symbole du pays. Atatürk ajouta sur l’oriflamme de son automobile un sceau présidentiel, toujours utilisé actuellement : il représente un soleil alternant huit rayons longs et huit rayons courts, entouré de seize étoiles symbolisant seize empires turcs de l’Histoire.

Et si nous décryptions quelques blasons et armoiries d'Istanbul ?

Quant à l’actuel logo d’Istanbul, dont on peut voir maints exemples dans la ville, il a été créé en 1969. Au centre, les triangles représentent les sept collines de la ville surmontées par les minarets des mosquées ; les deux remparts du bas, la rive européenne et la rive asiatique séparées par le Bosphore, les créneaux rappelant les forteresses de Rumélie et d’Anatolie ; la forme générale évoque une tulipe, fleur emblématique de la Turquie mais aussi symbole religieux, puisqu’en ottoman, le mot « lale » a une valeur  numérique identique à celle du mot « Dieu ».

Et si nous décryptions quelques blasons et armoiries d'Istanbul ?

Les curieux peuvent aussi découvrir à Istanbul des blasons datant du Moyen-âge. Par exemple, dans le jardin du patriarcat orthodoxe de Fener, on peut admirer, gravé dans la pierre, celui de Michel Paléologue, lorsqu’il reprit, en 1261, la ville aux Latins qui l’avaient conquise en 1204, lors de la quatrième croisade. Il  est orné d’une croix tétragrammique, avec quatre lettres grecques « B » résumant la devise de la famille, soit « Basilèus Basiléon Basiléuon Basileuónton » signifiant « Roi de rois, régnant sur les rois ».

Et si nous décryptions quelques blasons et armoiries d'Istanbul ?

Ce fut aussi cet empereur qui adopta l’aigle bicéphale comme effigie de l’empire byzantin restauré et l’on en trouve encore de multiples représentations à Istanbul, que ce soit dans des lieux illustres comme le Patriarcat ou l’Eglise Sainte-Marie de la Source, ou dans des églises plus modestes, qui édifiées au XIXe siècle, ont cependant reproduit cette prestigieuse allégorie. 

Aigle bicéphale de l'église Aya Kiriaki à Kumkapi

Aigle bicéphale de l'église Aya Kiriaki à Kumkapi

Aigle bicéphale au Patriarcat orthodoxe de Fener

Aigle bicéphale au Patriarcat orthodoxe de Fener

A Galata, au-dessus de l’unique porte subsistant dans les vestiges des murailles génoises, celle de Yanikkapi, se trouvent les armes de Gênes, composées de trois écus,  avec saint Georges, patron de la cité italienne, accompagné des armoiries des familles De Meruda et Doria. Mais victimes de leurs succès, elles ont, à maintes reprises, été la proie de pillards tentant d’arracher le panneau de pierre si bien qu’en 2019, on les a emprisonnées sous une grille de fer !

Et si nous décryptions quelques blasons et armoiries d'Istanbul ?

Toujours à Galata, au coin de la rue Bankalar Caddesi et Eski Banker sokak, vous pourrez apercevoir, très haut sur la façade de l’Immeuble Saint-Pierre, les armoiries du comte de Saint-Priest, ambassadeur de France à Istanbul ; ce bâtiment, édifié en 1314 par les Génois puis propriété consulaire française restaurée par le comte au XVIIIe siècle, est aussi la maison natale d’André Chénier, comme l’atteste une plaque commémorative posée par le célèbre architecte Alexandre Vallaury. Il est actuellement en restauration pour abriter le Conservatoire de l’Université de Bahçesehir.

Et si nous décryptions quelques blasons et armoiries d'Istanbul ?

Si, au fil de vos promenades dans Istanbul, vous y prêtez attention, vous pourrez encore découvrir  bien d’autres emblèmes et vous livrer au plaisir de tenter de les décrypter !

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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 12:14

Le passage du solstice d’hiver est, semble-t-il, fêté depuis la nuit des temps. Et les traditions des différents pays, voire continents, se sont mélangées de telle  façon qu’il est aujourd’hui impossible d’en déterminer l’ancienneté...

Il est par contre certain que c’est le Solstice d’hiver qui est à l’origine de toutes les fêtes de cette période…

Chez les anciens Turcs…

Avant d’adopter l’Islam, les anciens Turcs fêtaient le 22 décembre, juste après la plus longue nuit de l’année, la fête de la renaissance du soleil, « le jour où le soleil a vaincu la nuit », appelée Nardugan ou Nardogan. Selon la célèbre sumérologue Dr. Muazzez İlmiye Çığ, ces festivités qui duraient une dizaine de jours se caractérisaient par la décoration d’un arbre et par la présence d’un saint nommé Ayaz Ata ou "le père de froid", qui distribuait des cadeaux aux plus démunis, à la façon de saint Nicolas…

Cette fête existe d’ailleurs encore dans les républiques turques de l’Est.

Quant à la tradition de décorer des arbres pour y accrocher des vœux sous la forme de petits bouts de papier ou de chiffon, elle est encore très vivace en Turquie où l’on peut rencontrer une multitude d’arbres décorés…

 

Noël le 25 décembre, une date symbolique…

Au IIIème siècle, l’empereur Aurélien décida de créer une fête qui permettrait d’harmoniser les coutumes de l’empire romain, très différentes selon les régions. Ce fut ainsi qu’il institua le 25 décembre, date du solstice d’hiver selon le calendrier Julien, la fête de Sol Invictus ou Soleil invaincu, jour de naissance du soleil ou Dies Natalis Solis.

Après la christianisation de l’Empire romain, les Pères de l’Eglise, constatant que la majorité des populations continuaient à commémorer le jour de Sol Invictus prirent donc la décision de fixer le 25 décembre le jour de la naissance du Christ.

Dies Natalis devint « Natale » ou « Noël »…

 

 

Un Jour de l’An à date variable

Dans l’Antiquité, le calendrier romain fixait le Jour de l’An au mois de mars mais lorsque Jules César adopta le calendrier Julien, il déplaça la fête au 1er janvier, qui devint la fête de Janus, dieu à deux visages symbolisant le passé et l’avenir.

Cependant, la date du Jour de l’An variait souvent en fonction des coutumes locales et il fallut attendre 1564 pour que Charles IX rende obligatoire le 1 janvier comme point de départ de la nouvelle année. Puis, en 1582, lorsque le pape Grégoire imposa le calendrier grégorien, la date du 1er janvier devint définitivement celle du Jour de l’An dans les pays occidentaux.

Le 31 décembre, 365ème jour du calendrier grégorien, porte aussi le nom de la Saint Sylvestre. Mais qui était donc Sylvestre ? Trente-troisième pape, il a vécu sous le règne de Constantin.

La Légende dorée, de Jacques de Voragine, raconte que l’empereur Constantin, malade de la lèpre, fut miraculeusement guéri par le baptême que lui aurait administré Sylvestre en l’immergeant complètement dans un bassin, ce qui l’aurait convaincu de propager le christianisme dans l’Empire romain…

 

Ce soir, le solstice d’hiver aura lieu à 11h02 et se caractérise par un élément astronomique majeur, la grande conjonction de Jupiter et Saturne, qui sera visible de Paris à 19h37.

Souhaitons que le solstice nous soit favorable et nous apporte la protection de Sol Invictus, Ayaz Ata, saint Nicolas ou le Père  Noël...

La plupart des photos sont copiées sur Internet, merci aux auteurs...

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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 01:02

Tous les amateurs de tango connaissent ce nom : Carlos Gardel ! Et même si les controverses sur son origine n’ont pas manqué, puisqu’il semble qu’il ait changé plusieurs fois d’identité pour échapper à son statut de déserteur français lors de la Première Guerre mondiale, il fut incontestablement l'inventeur du tango chanté et le roi mondial du tango !

 

Charles Romuald Gardès est né le 11 décembre 1890 à Toulouse, de Berthe Gardès et de père inconnu. Lorsqu’il a deux ans, sa mère, repasseuse de profession, décide de tenter sa chance dans le Nouveau Monde et émigre en Argentine où une de ses amies s’est installée.

Carlos Gardel va grandir à Buenos-Aires dans le quartier pauvre de l’Abasto où règne la culture du tango.

Dès l’âge de douze ans, Carlos, que l’on surnomme vite « la grive » ou « le rossignol », se fait connaître en interprétant le tango dans les bars et les cafés ; sa jeunesse oscille entre les petits boulots et les fugues. Mais en 1911, il forme un duo avec un guitariste, José Razzano, transforme son nom en Gardel et le 31 décembre 1913, le duo triomphe en interprétant des chansons créoles dans un cabaret connu de Buenos-Aires.

C’est en 1917 qu’après avoir interprétée la fameux tango Mi Noche triste, Carlos spécialise dans le « tango chanté », qu’il crée en théâtralisant l’interprétation et dès 1920, il est célèbre en Argentine

Né le 11 décembre, Carlos Gardel, un Français devenu le roi du tango argentin

Sa renommée va bien vite dépasser les frontières de son pays d’adoption et il va peu à peu enchaîner les tournées internationales, jouer dans de nombreux films et connaître ainsi un succès mondial avec ses chansons pour lesquelles il collabore avec le parolier Alfredo Le Pera. C’est lui qui fait connaître et apprécier le tango en Europe, où il était mal considéré ; en particulier en France, où il vient chanter à Toulouse puis tourne quatre films dans les studios de la Paramount à Joinville-le-Pont.

Né le 11 décembre, Carlos Gardel, un Français devenu le roi du tango argentin

C’est aussi l’occasion pour lui d’effectuer une tournée sur la Côte d’Azur où la « tangomania » s’est emparée des classes aisées ; en 1931, il donne deux mois de représentations au Palais de la Méditerranée à Nice et y chante aussi en français, bien qu’il ne maîtrise pas bien la langue maternelle de sa mère. Il chante aussi dans des soirées privées, comme chez Madame Wakefield, qui organise pour lui des soirées dans sa ville L’Oiseau Bleu ; Carlos aime tant la Côte d'Azur qu'il conçoit le projet d’acheter une villa à Nice.

Sur le séjour de Carlos Gardel à Nice, voir l'article suivant :

http://lamilongata.com/fr/loiseau-bleu/ 

En 1934, à New-York, il fait connaissance avec un musicien génial de treize ans qui joue merveilleusement du bandonéon ; ce n’est autre qu’Astor Piazzolla. Carlos lui offre un rôle dans le film El dia que me quieras et envisage de poursuivre une collaboration avec lui.

Mais en 1935, de retour d’une tournée en Amérique et au sommet de la gloire, Carlos Gardel trouve la mort dans un accident d’avion en Colombie.

Né le 11 décembre, Carlos Gardel, un Français devenu le roi du tango argentin

La mort de celui qui était devenu un mythe vivant causa un séisme psychologique en Argentine, où sa tombe devint un lieu de pèlerinage ; elle est encore l’objet de tant de visites qu’on lui attribue même des miracles. La ville de Buenos-Aires a rendu hommage à l'idole en créant le Musée Carlos Gardel.

En France, en 1936, le Bal à Jo de Paris fut entièrement dédié à sa mémoire. En 2003, l’Unesco a inscrit l’œuvre et la voix de Carlos Gardel, qui a interprété 500 chansons, sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité et en 2018, la ville de Toulouse a érigé la statue du roi du tango près de sa maison natale.

Né le 11 décembre, Carlos Gardel, un Français devenu le roi du tango argentin

Vous pouvez écouter les tangos de Carlos Gardel sur Youtube : en voici quatre que j'aime particulièrement :

Volver

https://www.youtube.com/watch?v=0TPtsf8nSpQ

Por una cabeza

https://www.youtube.com/watch?v=SJ1aTPM-dyE&list=RDSJ1aTPM-dyE&start_radio=1&t=25&t=0

El dia que me quieras

https://www.youtube.com/watch?v=0tGsHECwLWY

Un autre article de 2013 :

Une fleur pour Carlos Gardel...

http://gisele-ecrivain-istanbul.over-blog.com/24-juin-2013-une-fleur-pour-carlos-gardel

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21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 13:42

Voilà la recette des condiments à la façon turque, appelés « turșu » (prononcer "tourchou") : selon les médecins turcs, en cette période de Covid, les condiments maison constituent une source naturelle de probiotiques qui nous aident à renforcer nos défenses face à l’épidémie (attention toutefois, c’est salé…)  

Recette pour deux bocaux de 1 litre chacun. Sachez que vous pourrez adapter la recette en fonction de vos goûts, plus ou moins de sel, de sucre, de vinaigre…

Remplir chaque bocal de légumes coupés en morceaux et bien tasser. Quels sont les légumes qui se prêtent le mieux aux condiments ?

Le chou blanc, la carotte, les cornichons, les petits poivrons doux ou piquants, la betterave (crue mais sachez que vos condiments seront teintés de rouge, personnellement, j’adore…), le choux fleur… En fonction de vos goûts, vous pouvez mettre aussi dans chaque pot une ou deux gousses d’ail.

Recette des condiments à la turque, les fameux « turșu »

Préparer la saumure : chauffer deux litres d’eau (chaude, pas bouillante), réserver et y ajouter (cuillères bien remplies) :

-deux cuillères à soupe de sel

-deux cuillères à soupe de sucre

-deux cuillères à soupe et demi de vinaigre

-le jus d’un demi citron

Recouvrir les légumes avec la saumure, le liquide doit venir jusqu’au ras du bocal.

Le secret des secrets ?

Ajouter dans chaque pot 5 pois chiches secs, on dit que cela facilite la fermentation.

Les « turșu » au bout de quelques heures, la betterave a coloré tous les légumes...:

Les « turșu » au bout de quelques heures, la betterave a coloré tous les légumes...:

Fermer les pots, les mettre dans le placard sous l’évier loin de la lumière (certains les laissent à la lumière et à la chaleur mais je redoute toujours qu’il ne se forme de la mousse…).

Au bout de 3 jours, goûter, ce doit être prêt. Si les légumes sont encore trop fermes (ils le restent un peu quand même) attendre encore un ou deux jours. Mais attention, il faut ensuite mettre les bocaux au réfrigérateur pour que la fermentation cesse et qu’il ne se crée pas de pellicule blanche qui rendrait l’aspect peu appétissant…

Au bout de deux jours...

Au bout de deux jours...

Ces condiments se conservent assez bien au réfrigérateur, deux ou trois mois… Ils accompagnent très bien les plats de viande en sauce, les légumes secs, les pommes de terre… Et ils présentent l'avantage d'être "biologiques" et beaucoup moins salés que ceux du commerce...

Bon appétit !

 

Ceux-là sont achetés chez un marchand de condiments, un « turșucu », ils sont magnifiques mais c'est toujours un plaisir de confectionner soi-même...

Ceux-là sont achetés chez un marchand de condiments, un « turșucu », ils sont magnifiques mais c'est toujours un plaisir de confectionner soi-même...

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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 20:28

J'ai envoyé cette lettre au Président de la République, sur le site de l'Elysée, le mardi 20 octobre 2020...

Objet de la lettre : Sauvez Tende !

A Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française,

Monsieur le Président de la République,

Vous avez, après la tempête Alex, rendu visite à Tende et vous avez pu constater que la haute vallée de la Roya a subi de terribles dommages.

Ma lettre est un appel : Sauvez Tende !

On vient de lire dans les journaux que la Métropole Nice-Côte d’Azur avait voté un budget d’un milliard d’euros pour reconstruire les vallées de la Vésubie et de la Tinée (c’est magnifique pour eux…). Mais la vallée de la Roya fait partie de la Communauté d’Agglomération de la Riviera française, qui dispose sans doute de moins de fonds que celle de Nice. Et donc, pour le moment, rien pour sauver Breil-sur-Roya, Saorge, Fontan, la Brigue, Tende et ses hameaux !

Vous avez vu qu’à Tende, les eaux de la Roya en furie ont emporté les ponts, en particulier celui qui permettait d’entrer dans le village. De l’autre côté, l’accès à l’Italie est impossible puisque la route s’est effondrée sous le tunnel du col de Tende. La ligne de chemin de fer (dont l’existence était déjà remise en question avant la catastrophe…) n’a pas encore été réparée jusqu’à Tende. En bref, Tende est devenue une sorte d’île coupée du monde, qui ne survit que grâces aux aides apportées en hélicoptère et à la chaleureuse solidarité des professionnels et bénévoles qui déploient, depuis quinze, jours, des efforts surhumains.

Mais, en dépit de ces merveilleux élans venus de toute la France, il faut bien asséner une vérité tragique : tout cela ne suffira pas pour faire revivre le village si vous n’intervenez pas en personne pour débloquer des fonds destinés à sauver Tende !

Car il faut reconstruire routes, ponts, maisons. Beaucoup d’habitants ont perdu leur habitation, d’autres leurs outils de travail ; ceux qui descendaient travailler sur la côte ne peuvent plus s’y rendre ; les commerces ne peuvent plus fonctionner ; ceux et celles qui habitent les hameaux sont encore coupés du monde et doivent y vivre comme au moyen-âge. A Tende, aujourd’hui, l’eau potable ne coule que de 19 à 22h. Le maire, Jean-Pierre Vassallo, vient de lancer un appel désespéré : « On se sent complètement isolés. Oubliés. Abandonnés. » !

Que va devenir Tende ?  

Je voudrais effectuer un bref rappel de mémoire :

Après bien des vicissitudes historiques, les villages de Tende et La Brigue ont été rattachés à la France en 1947. La France leur doit donc son aide, non seulement par solidarité nationale mais aussi par reconnaissance envers ce territoire qui, au prix de grandes souffrances, a volontairement choisi de devenir français.

Je voudrais rappeler aussi que Tende est la plus vaste commune des Alpes Maritimes.  Ancienne étape de la Route du Sel et de la Route royale, elle possède un patrimoine historique d’une richesse exceptionnelle pour une si petite agglomération, avec une vieille ville pittoresque dont certaines maisons remontent au XVe siècle, une multitude d’églises et de chapelles ; quant à son patrimoine naturel, il est aussi hors du commun, avec le parc national du Mercantour et la Vallée des Merveilles, riche de 40 500 gravures rupestres présentées au célèbre Musée des Merveilles.

Je m’adresse donc à vous avec espoir : Sauvez Tende ! Allouez des fonds pour sauver la vallée de la Roya ! Sinon, on va condamner le village et ses hameaux à la mort lente et ce sera un magnifique territoire de France qui agonisera peu à peu !

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la république, l’expression de ma très haute considération.

Gisèle Durero, descendante de Tendasques

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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 13:09

Le programme Zoom m’a permis de suivre une causerie de la célèbre sumérologue Muazzez Ilmiye Cig, organisée par la Fondation des guides touristiques de Turquie, le Turev. Et ce qui est extraordinaire, c’est que cette grande dame, née à l’époque de l’Empire Ottoman, est âgée de 106 ans  ! Et répond, plus d’une heure durant, aux questions que les participants lui posent sur la civilisation sumérienne !

Sur Zoom...

Sur Zoom...

Née le 20 juin 1914 à Bursa, cette archéologue est la plus grande spécialiste turque de Sumer et des Hittites. Elle a déchiffré pas moins de 3000 tablettes en écriture cunéiforme.

Une biographie hors du commun

La célèbre sumérologue Muazzez Ilmiye Cig sur Zoom à 106 ans !

Après quatre années de travail comme professeur, elle s’inscrit, en 1936, à la Faculté d’Histoire d’Ankara pour étudier la civilisation hittite. Elle suit alors les cours des professeurs Hans Gustav Guterbock et Benno Landsberger, célèbres spécialistes allemands des Hittites et de Sumer, réfugiés en Turquie suite aux persécutions des Nazis (rappelons qu’Atatürk avait invité en Turquie un grand nombre de musiciens et de professeurs juifs ayant perdu leur poste durant la montée du Nazisme et qu’ils ont beaucoup contribué au développement de l’enseignement de la musique et des universités turques de l’époque).

Après ses études, Muazzez Ilmiye Cig est affectée au Département des Archives d’écriture cunéiforme du Musée archéologique d’Istanbul où elle travaillera 31 ans. Avec deux de ses collègues de travail, Hatice Kızılyay ve František Robert Kraus (venu de Prague et réfugié en Turquie), elle nettoie, étiquette et numérote 74000 tablettes sumériennes, akkadiennes et hittites se trouvant dans les dépôts du musée. Elle traduit aussi 3000 d’entre elles et en publie le catalogue.

La célèbre sumérologue Muazzez Ilmiye Cig sur Zoom à 106 ans !

Après avoir participé à de nombreux congrès internationaux, en 1865, elle réalise à Rome  et à Londres une exposition de tablettes hittites. Elle a aussi traduit en turc le célèbre ouvrage L’Histoire commence à Sumer, de Samuel Noah Kramer.

Lauréate de nombreuses distinctions, elle est l’auteur de treize livres d’archéologie sur Sumer, les Hittites et les civilisations anatoliennes, traduits dans de nombreuses langues.

La célèbre sumérologue Muazzez Ilmiye Cig sur Zoom à 106 ans !
La célèbre sumérologue Muazzez Ilmiye Cig sur Zoom à 106 ans !
La célèbre sumérologue Muazzez Ilmiye Cig sur Zoom à 106 ans !
La célèbre sumérologue Muazzez Ilmiye Cig sur Zoom à 106 ans !

En 2007, son livre Mes Réactions de citoyenne, critiquant le port du voile féminin, lui vaut d’être accusée, à 93 ans, « d’incitation à la haine religieuse » mais elle est acquittée dès la première audience. Elle renchérit dans l’opposition en 2018, avec son ouvrage Réveillez-vous, ça suffit ! Et publie aussi sur Instagram et Twitter !

Quand on lui demandé à 103 ans, ce qui pour elle était le plus important dans la vie, elle a répondu : « L’amour, l’amitié et la confiance en soi ! »

La célèbre sumérologue Muazzez Ilmiye Cig sur Zoom à 106 ans !

Souhaitons encore beaucoup de temps à cette exceptionnelle dame, puisqu’elle a déclaré il y a deux jours, sur Zoom, qu’elle venait de faire une  nouvelle découverte sur Sumer et souhaitait l’ajouter à ses livres ...

Avec toute mon immense admiration et ma reconnaissance pour cette érudite hors du commun !

Et si sympathique...

Lien sur la vidéo :

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19 octobre 2020 1 19 /10 /octobre /2020 15:04
Appel aux pouvoirs publics français : Sauvez Tende !

La tempête Alex, « bombe météorologique », qui s’est abattue le vendredi 2 octobre sur les Alpes-Maritimes, causant de nombreux dégâts dans les vallées, a particulièrement affecté celle de la Roya, en particulier dans sa partie haute à partir de Breil sur Roya, et surtout à Tende, qui a subi de terribles dommages.

Photographie de Romain Hirt

Photographie de Romain Hirt

Cet article est un appel. A qui ? A ceux et celles qui ont un peu de pouvoir pour décider, pour trouver des fonds, les distribuer !

On vient de lire dans les journaux que la Métropole Nice-Côte d’Azur avait voté un budget d’un milliard d’euros pour reconstruire les vallées de la Vésubie et de la Tinée (c’est magnifique pour eux…). Ceux qui lisent vite se sont dit que Tende allait être sauvée.  Mais non, pas de contresens ! La vallée de la Roya ne fait pas partie de Nice mais de la Communauté d’Agglomération de la Riviera française. Et donc, pour le moment, rien pour sauver Breil-sur-Roya, Saorge, Fontan, la Brigue, Tende et ses hameaux !

L'entrée de Tende, avec et sans pont, photo copiée sur les réseaux sociaux, merci à l'auteur....

L'entrée de Tende, avec et sans pont, photo copiée sur les réseaux sociaux, merci à l'auteur....

A Tende, les eaux de la Roya en furie ont emporté les ponts, en particulier celui qui permettait d’entrer dans le village. De l’autre côté, l’accès à l’Italie est impossible puisque la route s’est effondrée sous le tunnel du col de Tende. En bref, Tende est devenue une sorte d’île coupée du monde, qui ne survit que grâces aux aides apportées en hélicoptère et à la chaleureuse solidarité et fraternité des professionnels et bénévoles qui déploient, depuis quinze, jours, des efforts surhumains.

Mais, en dépit de ces merveilleux élans venus de toute la France, il faut bien asséner une vérité tragique : tout cela ne suffira pas pour sauver Tende !

Photographie de France Info

Photographie de France Info

Car il faut reconstruire routes, ponts, maisons. Beaucoup d’habitants ont perdu leur habitation, d’autres leurs outils de travail ; ceux qui descendaient travailler sur la côte ne peuvent plus s’y rendre ; les commerces ne peuvent plus fonctionner ; ceux et celles qui habitent les hameaux sont encore coupés du monde et doivent vivre comme au moyen-âge. A Tende, aujourd’hui, l’eau potable ne coule que de 19 à 22h. Le maire vient de lancer un appel désespéré : « On se sent complètement isolés. Oubliés. Abandonnés. » !

Que va devenir Tende ?  

La route effonfrée à l'entrée du tunnel du Col de Tende, photo LCI

La route effonfrée à l'entrée du tunnel du Col de Tende, photo LCI

Je voudrais effectuer un bref rappel de mémoire :

Après bien des vicissitudes et des douleurs de l’histoire, les villages de Tende et La Brigue ont été rattachés à la France en 1947 ; il faut se souvenir que Tende, c’est la France, même si le village est enclavé au bout d’une vallée ! La France lui doit donc son aide, non seulement par solidarité nationale mais aussi par reconnaissance envers ce territoire qui, au prix de grandes souffrances, a volontairement choisi de devenir français.

Appel aux pouvoirs publics français : Sauvez Tende !

Je voudrais rappeler aussi que Tende est la plus vaste commune des Alpes Maritimes.  Ancienne étape de la Route du Sel et de la Route royale, elle possède un riche patrimoine avec une multitude d’églises et de chapelles à la richesse exceptionnelle ; une vieille ville pittoresque, avec des portes médiévales et des maisons anciennes dont certaines remontent au XVe siècle ; un extraordinaire fort juché sur les sommets ; un ancien relais de diligence. Et le célèbre Musée des Merveilles.

Quant à son patrimoine naturel, il est aussi hors du commun aussi, avec le parc national du Mercantour au départ de Casterino et la Vallée des Merveilles, riche de 40 500 gravures rupestres.

Appel aux pouvoirs publics français : Sauvez Tende !

Je m’adresse donc à tous ceux et celles qui ont un peu de pouvoir :

Sauvez Tende ! Débloquez des fonds pour reconstruire le village. Si on peut trouver des millions d’euros pour aider le Liban (et je trouve merveilleux qu’on l’ait fait, qu’il n’y ait pas de malentendu…) on devrait aussi pouvoir en trouver pour sauver Tende !

Sinon, on va condamner le village et ses hameaux à la mort lente et ce sera un magnifique territoire de France qui agonisera peu à peu !

Appel aux pouvoirs publics français : Sauvez Tende !

Vous pouvez suivre sur le lien suivant la vidéo sur Tende réalisée il y a deux jours par Nadège Pastorelli... Merci à l'autrice...

 

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  • : Gisèle Durero-Koseoglu, écrivaine d’Istanbul
  • : Bienvenue sur le blog de Gisèle, écrivaine vivant à Istanbul. Complément du site www.giseleistanbul.com, ce blog est destiné à faire partager, par des articles, reportages, extraits de romans ou autres types de textes, mon amour de la ville d’Istanbul, de la Turquie ou d'ailleurs...
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  • La Trilogie d'Istanbul : Fenêtres d’Istanbul, Grimoire d’Istanbul, Secrets d’Istanbul. La Sultane Mahpéri, Mes Istamboulines, Janus Istanbul (avec Erol Köseoglu), Sultane Gurdju Soleil du Lion.
Contributions : Un roman turc de Claude Farrère, Le Jardin fermé, Un Drame à Constantinople...
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Livres de Gisèle Durero-Köseoglu

2003 : La Trilogie d’Istanbul I,  Fenêtres d’Istanbul.

2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.

2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.

2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.

2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.

2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.

2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère,  L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.

2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.

 

 

 

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