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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 20:38
Immersion dans les Archives de Tende : que de ribambelles de cousins !

Ce n’est pas la première fois que je m’intéresse aux archives de Tende. Il y a trente ans, mon premier fils dans les bras, je m’étais rendue à Tende et en l’espace de deux heures, confiant mon bébé à mes parents qui se promenaient dans le bourg, j’avais pu facilement retrouver et faire photocopier les actes de naissance de mon arrière-grand-père, de son père et de son grand-père… A l’époque, la consultation des Archives en France était assez facile ; mais très rapidement, cette liberté a disparu, à cause, hélas, paraît-il, de l’incivilité de certaines personnes détériorant les documents. Puis, oh ! Merveille ! Grâce à Internet, les Archives municipales de France ont été mises en ligne depuis une dizaine d’années ! Et merci à ceux et celles qui les ont numérisées ! Car cela signifie qu’on peut, sans se déplacer, étudier les documents pendant des heures et même en pleine nuit ! C’est comme cela que j’ai consacré depuis septembre une soixantaine d’heures à lire les Archives de Tende en ligne et que je vais continuer car je ne suis « qu’au début »…

Naissance de Francesco Durero en 1842

Naissance de Francesco Durero en 1842

Précisons que je ne suis ni historienne ni généalogiste ni sociologue ; je suis écrivaine, prof de Littérature ayant arrêté de travailler depuis juin, passionnée d’histoire et très attachée sentimentalement, par mes origines, à la cité de Tende ; il me manque, bien sûr, certaines connaissances théoriques que doivent avoir des spécialistes du sujet, j’ai seulement beaucoup de patience, voire de l’acharnement… Les conclusions que je tire ne prétendent en rien être « scientifiques »…

Quelques constatations générales sur les archives :

-Elles sont très longues à consulter car il faut attendre que la page se télécharge (une dizaine de secondes mais…), que la loupe se télécharge aussi, bref, quand le registre comporte 661 pages, la patience est nécessaire… Et il y a souvent deux personnes par page, voire cinq ou six dans les registres de naissance très anciens. Il faut donc tout étudier patiemment « à la loupe »… La principale qualité pour lire les archives est donc la persévérance ;  dans un cahier de 177 pages, je n’ai pu trouver l’acte de naissance de mon lointain aïeul qu’à la page 174. Ouf !

-Il y a 96 rubriques dans les archives sur Tende, chacune comportant beaucoup de pages…

-Les archives en ligne vont de 1577 à 1935 mais il y a quelques manques comme pour les naissances entre 1766 et 1794 ou entre 1813 et 1828.

-Les registres avant la Révolution sont parfois très difficiles à lire, soit à cause de la calligraphie, soit en raison du langage employé, bas latin pour les registres de naissance-baptême ; dans ce cas, le nom de famille est mis à la forme au génitif , « fils de », avec une terminaison en « is » : Ghio devient Ghiis, Cacciardo devient Cacciardis, Durero devient Dureris ;  soit en raison de la vieillesse du papier qui rend parfois la lecture malaisée voire impossible, l’encre étant en partie effacée. Pour le moment, j’ai pu remonter jusqu’en 1752 mais mes compétences risquent de ne pas suffire pour remonter plus haut…

-Entre 1794 et la fin du Premier Empire, suite aux événements historiques, les registres sont en français et les noms italiens ont été souvent francisés par la suppression du « o » final (exemple, Durero devient Durer, Mascarello devient Mascarel)

On voit ici la naissance en 1807 de Jean-Baptiste Durero, devenu Durer en période française...

Mais lors de son second mariage en 1843, avec Madeleine Operto, il se nomme  Gianni Battista Durero, le registre est en italien...

-On rencontre des « mystères » et des énigmes ! Par exemple, Gianni Battista épouse en secondes noces Maddalena Operto en 1843 mais le premier enfant qu’il a eu avec elle, Francesco, est né en 1842 ! Bon, ils ont « fêté Pâques avant Rameaux », comme disait ma grand-mère mais pourquoi ne l’a-t-il pas épousée en 1842 ? Parce que, semble-t-il, il n’était pas encore veuf de sa première épouse, Teresa, dont je n’ai pas encore trouvé l’acte de décès pour vérifier la date mais qui a un dernier enfant avec lui en 1843 ! Mon imagination de romancière suppute des amours clandestines avec Maddalena avant les noces !… Les Tendasques auraient-ils été un peu Casanova ?

- Les renseignements donnés sur les sites de généalogie que l’on trouve sur Internet sont très précieux car ils publient des recherches effectuées par d’autres personnes sur les mêmes ancêtres mais parfois inexacts en ce qui concerne les dates, il faut aller vérifier par soi-même. Vous cherchez une personne supposée être née en 1800 mais en réalité, elle est née en 1807… (et donc vous avez ouvert toutes les pages entre 1800 et 1807 pour la trouver !)

 Comment je procède ?

Je recherche tous les actes comportant mon nom de famille, je les copie, et ensuite, cela me permet de voir certains liens de parenté en dehors de ma lignée directe (Un puits sans fond…).

Immersion dans les Archives de Tende : que de ribambelles de cousins !

Quelques premières remarques provisoires sur le contenu des archives :

-Les registres montrent qu’à Tende, ce sont à peu près toujours les mêmes noms de famille, une centaine ( ?) qui reviennent. Et de génération en génération, les mêmes prénoms se répètent. La palme revient à Gianni Battista, Francesco et Antonio pour les garçons et pour les filles, Maddalena, Cattarina, Teresa… Heureusement que le nom des parents sur l’acte de naissance permet de différencier les personnes, et que, sur les actes de décès, l’employé a souvent ajouté « fils de »  ou « fille de », sinon, quel embrouillaminis !

Un exemple de page de registre du XVIe siècle, ce n'est pas facile à déchiffrer...

Un exemple de page de registre du XVIe siècle, ce n'est pas facile à déchiffrer...

-Ces liens de famille sont renforcés par le  fait que les Tendasques prennent conjoint dans des familles elles-aussi liées par des liens identiques et de plus, dans lesquelles leurs ancêtres ont souvent déjà pris des époux et épouses. Le mariage endogamique semble majoritaire.

Exemple de mariages sur 4 générations de père en fils : 1 = Famille A+ Famille B ; 2= Famille A+ Famille C ; 3= Famille B + Famille A ; 4 = Famille A + Famille C

En ce qui me concerne, j’ai pu observer que sur 200 ans, ma famille élargie tisse des liens conjugaux avec environ 12 autres familles tendasques.

(La question qui fâche : vu la consanguinité, quelles étaient les maladies fréquentes à Tende ?)

Pages de 1752, en latin, avec la terminaison du nom en "is" (pour indiquer "fils de")

Pages de 1752, en latin, avec la terminaison du nom en "is" (pour indiquer "fils de")

Ce qui fait que non seulement les personnes des familles portant le même nom paraissent de la même parentèle mais aussi, que de nombreuses familles  portant des noms différents sont quand même cousines entre elles, même de façon lointaine, jusqu’aux années 1925 environ, date après laquelle de nombreux Tendasques s’établissent dans des villes de la Côte d’Azur et se marient « ailleurs » …

Suite quand j’en saurai plus, Amighi tendasci…

Et voilà le lien pour aller directement sur la liste des archives de Tende

http://www.basesdocumentaires-cg06.fr/archives/rechercheEC.php?i=138&commune=TENDE&naissances=on&mariages=on&deces=on&datedebut=&datefin=

 

Une page de registre avec le calendrier révolutionnaire, le 24 Fructidor de l'an second de la république...

Une page de registre avec le calendrier révolutionnaire, le 24 Fructidor de l'an second de la république...

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2003 : La Trilogie d’Istanbul I,  Fenêtres d’Istanbul.

2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.

2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.

2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.

2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.

2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.

2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère,  L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.

2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.

 

 

 

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