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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 21:19

Le 20 février 2015, une lettre de Son Excellence Laurent Billi, Ambassadeur de France en Turquie, m’a informé que j’allais recevoir le grade de Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques pour « les services … rendus au rayonnement de la France en Turquie ».

La cérémonie, orchestrée par Madame Muriel Domenach, Consule Générale de France à Istanbul, a eu lieu mercredi 4 novembre 2015 au Palais de France.

De nombreux amis et lecteurs n’ayant pas assisté à la cérémonie et m’ayant demandé des photos ou le contenu de mon discours de remerciement, voilà un petit résumé de la soirée.

Madame Domenach a commencé par discours retraçant mon parcours et qui m’a beaucoup émue. J'ai pu en copier le texte aujourd'hui sur le site du Consulat de France à Istanbul :

Allocution de Madame Domenach : " Mme Gisèle DURERO : vous êtes connue comme l’une des ambassadrices de la francophonie à Istanbul, et il n‘est donc pas tellement besoin que je vous présente, encore moins aux proches et aux amis qui vous entourent aujourd’hui ; je vais néanmoins tenter de synthétiser pour le reste de l’assistance l’essentiel de votre parcours.

 

Vous avez passé le CAPES de Lettres modernes en 1980, vous destinant dès lors à une carrière dans l’enseignement. D’abord professeur de français au Lycée Carnot à Cannes, vous avez ensuite franchi la barrière (si redoutée) Sud-Nord pour vous rendre au collège Léo Lagrange à Lilliers, dans le Pas-de Calais. Mais ce fut pour une courte durée, puisque vous avez ensuite bousculé votre quotidien par un mariage qui vous a amené à une translation Est-Ouest, en direction de la Turquie. A votre arrivée, c’est le lycée St Michel qui vous a accueillie pendant 9 ans. Il ne restait plus qu’à procéder à une petite remontée du Bosphore pour atteindre le lycée français Pierre Loti à Istanbul, où vous exercez actuellement, pour le plus grand plaisir de vos élèves et de votre direction.

 

Gisèle Durero-Koseoglu : Discours des palmes académiques

D’Istanbul, avez-vous dit, « il y a toujours une histoire officielle et une histoire cachée »… alors, c’est vrai, derrière cette enseignante impliquée au parcours exemplaire, se cachent aussi une écrivaine de talent, que vous ancrez dans le territoire d’Istanbul, et une éditrice –aux côtés de votre époux !

Romans, essais, poèmes, nouvelles, pièces de théâtre, aucune forme n’échappe à votre création ! Vous vous êtes plongée récemment dans l’histoire des Seldjoukides pour en tirer des romans historiques à la fois exigeants et enlevés, pour le plus grand plaisir de vos lecteurs, qui suivent notamment les aventures de la « Sultane Gurdju Soleil du Lion », votre dernier ouvrage sorti en France et en Turquie au début de l’été dernier.

 

En conjuguant votre passion pour la littérature et vos différentes professions, vous donnez à connaître la Turquie aux Français et francophones, et vous promouvez auprès des Turcs l’image d’une France ouverte et cultivée. Vous contribuez ainsi à tisser ces liens précieux entre l’Orient et l’Occident et à rapprocher nos deux cultures.

 

Votre dévouement, vos qualités pédagogiques, votre talent littéraire, votre culture historique, votre humanité sont un exemple pour nous tous.

 

C’est donc avec une profonde fierté que, Madame Gisèle DURERO- KÖSEOGLUau nom de la Ministre de l’éducation nationale, je vous remets les insignes de Chevalier dans l'Ordre des Palmes académiques."

Gisèle Durero-Koseoglu : Discours des palmes académiques

Puis, elle m’a remis l’insigne de chevalier.

Gisèle Durero-Koseoglu : Discours des palmes académiques

A mon tour ensuite de prononcer mon discours de remerciement, dont voilà le texte ; précisons que je l’ai dit sans lire mes notes et qu’il peut se trouver quelques différences entre le discours écrit et le discours réel que j’ai prononcé, comportant une part d'improvisation ; sans oublier que l'état d’émotion dans lequel je me trouvais à cet instant m’a fait oublier certaines phrases.

Gisèle Durero-Koseoglu : Discours des palmes académiques

« Madame la Consule Générale de France, Monsieur le Conseiller de Coopération et d’Action culturelle, Madame la Proviseure du lycée Pierre Loti d’Istanbul, Mesdames, Messieurs, chers collègues, chers amis,

C’est un immense honneur pour moi de recevoir aujourd’hui cette nomination au grade de chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques.

Tout d’abord, je voudrais remercier Leurs Excellences Laurent Billi et Charles Fries, Ambassadeurs de France, Madame Muriel Domenach, Consule générale de France, Monsieur Olivier Ramadour, Conseiller de Coopération et d’Action culturelle, Monsieur Laborde, ancien proviseur et Madame Cornil, proviseure du Lycée Pierre Loti d’Istanbul ainsi que toutes les personnes qui ont effectué les démarches pour que ces palmes me soient décernées. Et je remercie aussi tous mes collègues et amis qui se sont déplacés ce soir.

Vous avez, Madame la Consule générale,  retracé avec beaucoup de gentillesse l’essentiel de mon parcours.

J’ai eu la chance, dans ma formation, de rencontrer des professeurs formidables qui m’ont transmis non seulement leur savoir mais aussi leur passion. Par exemple, je peux citer mes professeurs de littérature et d’histoire au lycée Capron de Cannes, dont j’aimais tellement les cours que j’étais triste lorsque la sonnerie marquant la fin de la séance retentissait, et aussi, mes professeurs des Classes préparatoires du lycée Masséna de Nice, qui m’ont fait découvrir la littérature moderne. J’ai souvent regretté de ne pas être allée, jadis, leur dire combien j’avais aimé leurs cours et combien ils avaient enrichi mon univers. Car ils m’ont ensuite servi de référence.

Le métier de professeur fait partie de ces professions que l’on exerce non pas pour s’enrichir mais pour faire partager l’amour de la culture et surtout, faire vivre les valeurs de la démocratie dans l’esprit des jeunes, pour qu’ils deviennent des citoyens responsables. Ce n’est pas un métier facile car il exige de l’abnégation, le résultat obtenu n’étant pas toujours visible par rapport aux efforts déployés. En ce qui me concerne, comme tous les professeurs, j’ai parfois été en proie aux doutes sur l’utilité ou les aboutissements de la profession que j’exerçais et j’ai parfois eu l’impression de ne pas parvenir à transmettre ce que j’aurais aimé ou ce que j’avais prévu. Mais c’est toujours au moment ou l’on ne s’y attend pas qu’on obtient en quelque sorte la récompense de ses efforts, soit parce qu’on constate qu’on a réussi à faire progresser un élève, soit parce qu’on parvient à éveiller chez un autre le plaisir d’apprendre soit enfin, parce qu’on rencontre par hasard, dans la rue, un ancien élève qui vous dit que vous lui avez fait aimer  la littérature. C’est aussi un métier où on a la chance de travailler avec des collègues qui partagent les mêmes idéaux et la même éthique.

Gisèle Durero-Koseoglu : Discours des palmes académiques

Sur le site de l’Amopa, j’ai pu lire que les Palmes académique étaient décernées non seulement aux enseignants mais aussi aux Français résidant à l’étranger qui ont contribué activement à l’expansion de la culture française dans le monde. C’est ce qui a retenu mon attention car je crois, en effet, que, si je dresse le bilan de mes trente-deux ans de vie en Turquie, ma constante a été la volonté d’y faire connaitre la littérature française, à laquelle, je crois,  j’ai voué toute mon existence parce que dès l’enfance, j’ai été prise de passion pour l’écrit. C’est aussi une satisfaction que de participer ainsi à la diffusion des idées humanistes, ces idéaux de liberté, de laïcité et de tolérance hérités des Lumières dont le monde a tellement besoin.

De plus, mes activités d’écrivain m’ont offert l’opportunité de prolonger en quelque sorte mon travail de professeur, en participant à des colloques de littérature française dans des universités turques ou à des émissions de radio ou de télévision me permettant aussi, d’une autre façon, de promouvoir les lettres de notre pays. 

Enfin, les travaux d’édition auxquels j’ai apporté ma contribution, – bien modestement, certes- pour rééditer en français et faire traduire en turc d’anciens livres français tombés dans l’oubli, en particulier ceux d’auteurs féminins, portant sur la ville d’Istanbul, témoignent, je crois, que l’essentiel de mon temps, même lorsque j’étais en vacances,  a été, depuis toujours, consacré aux livres. 

C’est surtout pour ces dernières raisons que je suis touchée par cette nomination, qui reconnaît mon travail accompli à l’étranger, non seulement pour transmettre l’amour de la littérature française mais aussi pour renforcer les liens culturels et amicaux entre la France et la Turquie car tous les livres que j’ai écrits ont eu pour but de faire mieux connaître la Turquie en France.

Avec Madame Muriel Domenach, Consule Générale de France à Istanbul et Monsieur Olivier Ramadour, Conseiller de Coopération et d'Action culturelle

Avec Madame Muriel Domenach, Consule Générale de France à Istanbul et Monsieur Olivier Ramadour, Conseiller de Coopération et d'Action culturelle

 

Pour conclure, je peux ajouter que je ne reçois pas seulement cette distinction en mon nom propre. En effet, je la dédie à tous mes collègues qui ont effectué leur carrière de professeur en Turquie, et avec dévouement, ont consacré leur énergie à la promotion de la francophonie, et au rayonnement de la culture française. »

 

Heureuse de poser devant les drapeaux, celui de mon pays, la France, et celui de mon pays d'adoption, la Turquie... CELUI

Heureuse de poser devant les drapeaux, celui de mon pays, la France, et celui de mon pays d'adoption, la Turquie... CELUI

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  • La Trilogie d'Istanbul : Fenêtres d’Istanbul, Grimoire d’Istanbul, Secrets d’Istanbul. La Sultane Mahpéri, Mes Istamboulines, Janus Istanbul (avec Erol Köseoglu), Sultane Gurdju Soleil du Lion.
Contributions : Un roman turc de Claude Farrère, Le Jardin fermé, Un Drame à Constantinople...
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Livres de Gisèle Durero-Köseoglu

2003 : La Trilogie d’Istanbul I,  Fenêtres d’Istanbul.

2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.

2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.

2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.

2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.

2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.

2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère,  L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.

2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.

 

 

 

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